
non, je ne ‘publierai’ plus une note quotidienne sur ce blog. Il s’agissait d’un exercice; il m’a révélé ce que je devais en apprendre. Et je me rends compte que l’énergie consacrée à cet exercice n’est pas disponible ailleurs – considération qui prend toute son importance, l’âge s’en mêlant.
Je ne retirerai pas le blog non plus, comme certaines personnes me l’ont conseillé – comme si, ce faisant, j’en “protégerai” le contenu contre toute utilisation par des tiers mal-intentionnés. De la façon dont sont conçus les “outils internet”, le, la ou les mal-intentionnés qui auraient décelé l’existence de ce blog auront déjà eu beau jeu de s’y servir comme bon leur semblait. À ce sujet, me revient en mémoire l’expérience d’une autre blogueuse à qui on avait signalé la présence de son ‘contenu’ sur un site sans aucun rapport avec ses propos. Du remplissage gratuit et disponible.
Je conserve donc mes énergies, physiques, affectives et mentales, pour mes autres activités quotidiennes, incluant les contacts avec d’autres, ainsi que mon trio habituel de lecture, écriture, traduction. Tout en comprenant bien l’ambition de Walter Benjamin (1892-1940) d’écrire un livre entièrement composé de citations. Chaque jour, la lecture des journaux dits ‘sérieux’ fournissant matière à des raccourcis spectaculaires sur la condition humaine. Je les réserve pour une réflexion pour approfondie.
Tout en notant deux citations tirées d’un texte de Benjamin, justement, à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de Kafka (soit, en 1934). La première étant que, chez Kafka, “le geste demeure l’élément décisif, le centre même de l’action.” Et la seconde, citation d’une citation : “Si Kafka n’a pas prié – ce que nous ignorons -, du moins possédait-il au plus haut degré ce que Malebranche appelle “la prière naturelle de l’âme : la faculté d’attention.” *
Faculté à développer et préserver pour nous tous et toutes.
Quant à ce blog, j’y serai parfois, et parfois, pas.
Walter Benjamin, Franz Kafka pour le dixième anniversaire de sa mort, dans Oeuvres II, folio Gallimard 2000
*
No, I will not keep on ‘publishing’ a note every day on this blog. It was an exercise, and as such, showed me everything I needed to learn from it. Including the fact that the energy devoted to this exercise is not available elsewhere – a consideration that takes on its full weight with age.
I will not remove this blog either, as some have advised me to do – as if, by doing so, I might “protect” the content from all uses by one or several ill-intentioned ones who would have detected its existence. The way “internet tools” are designed, he, she or they have already helped themselves if such was their intent. I’m reminded in this regard of the experience of another blogger who was advised that some of her ‘content’ was appearing on a website totally unrelated to her concerns. Cheap and available filler.
On a regular basis, I’ll save my physical, emotional and mental energies for my other daily activities, including contacts with others along with my usual trio of reading, writing and translating. While understanding perfectly Walter Benjamin’s (1892- 1940) ambition of producing a book entirely made up of quotes. Every day, when I read so-called ‘serious’ newspapers, I find spectacular shortened views on the human condition. I’ll save them for further reflexion.
While noting two quotes from Walter Benjamin’s study on Kafka, published on the tenth anniversary of the latter’s death (thus, in 1934). The first being that, in Kafka, “the physical gesture remains the decisive element, the center of the action “. The second being a quote of a quote : “If Kafka never prayed – something we do not know – at least he possessed to a high degree what Malebranche calls “the soul’s natural prayer : the faculty of attention.”
A faculty in need of preserving and developing in us all.
As for this blog, I’ll be here sometimes, and sometimes, not.