deux bébés dinosaures devisant/two dinobabies conversing

Non, je n’inscris pas tout à l’ordinateur. Et chaque réception d’un ‘spam’ me proposant des “images intimes” agit comme un rappel de l’utilisation intrusive que d’aucuns font de l’outil numérique, que ces intrusions soient ciblées ou non.

Un article récent du New York Times décrivait comment une femme, utilisant des outils numériques d’usage courant avaient suivi tous les déplacements de son mari pendant une journée. Un “exposé”, je suppose. Mais charmant, n’est-ce pas ? Ah, la bienheureuse irresponsabilité de l’anonymat !

Quant aux “bébés dinosaures” (“dinobabies”), c’est l’expression qui s’appliquerait aux employés plus âgés chez IBM, ceux dont on voudrait bien se débarrasser…Pensez donc, les plus vieux, qui en voudrait quand il s’agit de vivre l’instantanéité vide de toute réflexion ?

Hier, toujours, le système Safari m’informait avoir bloqué 83 tentatives faites pour obtenir ce qu’ils appellent mon “profil” – je suppose qu’il s’agit de mes historiques de consultation de sites – afin de mieux “cibler” des sollicitations publicitaires auxquelles je ne saurais résister.

Non, je n’écris pas tout sur ordinateur, tout en sachant que j’en écris bien assez pour que des anonymes me fassent un “profil” selon tel ou tel algorithme pendant que d’autres m’imaginent comme ils l’entendent d’après leurs propres phantasmes. Grand bien leur fasse.

L’après-midi d’hier a servi à fabriquer une cinquantaine de petits calepins avec des chutes de papier et de carton; tout en causant de littérature, de politique, de familles, d’économie…en “présentiel” selon l’expression très laide pour décrire la présence physique de deux personnes ou plus dans un même espace physique. Chose que les “bébés dinosaures” aiment bien faire sans nécessairement faire appel aux diverses simulations numériques.

Quant au récit, il avance, s’arrête, tâtonne. Des souvenirs personnels affluent, il faut leur laisser le temps nécessaire à la transformation afin de pouvoir les retravailler – en petits calepins, ou en personnages, c’est selon.

*

No, I do not put everything down on the computer. And every spam I receive offering me “intimate images” serves as a reminder of the intrusive way in which some use the digital tool, be those intrusions targeted or not.

A recent article in The New York Times described how a woman using common place digital tools had followed her husband’s every move through the day. An “exposé”, I suppose. But how charming, yes ? Ah, the blessed irresponsibility provided by anonymity!

As for “dinobabies”, this is the expression used at IBM to describe older staff…Just think, older folks, who wants them when you’re supposed to live in the instantaneous moment devoid of any reflection?

Yesterday still, the Safari system informed me it had blocked 83 attempts made to obtain what they call my “profile” – I suppose this refers to my history of website searches – in order to better “target” ads I might find irresistible.

No, I don’t write down everything on the computer, even knowing that I write more than enough for some anonymous ones to build my “profile” with this or that algorithm and for others to imagine me according to their own fantasies. More power to them.

Yesterday afternoon was used to make some fifty small pocket notebooks out of paper and cardboard remainders while devising about literature, politics, families, the economy…done in “presential”, that oh-so-ugly word used to describe the physical presence of two or more people in the same space. Something “dinobabies” enjoy doing without necessarily resorting to the benefits of digital simulations.

As for the narrative, it moves on, stops, ponders. Personal memories come flooding back, they need time in which to transform into elements that can be reworked – into small notebooks or characters, depending.

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