
Ça devient embêtant. Aux premières nouvelles, la table faisait 3 mètres. Révision faite, elle en faisait 5. Et mercredi dans Le Canard Enchaîné, voilà que la table de Poutine passe à une longueur de 6 mètres. Si ça continue, il va falloir repousser les murs de la pièce. Et qu’arrivera-t-il lorsque sa croissance deviendra exponentielle ? Ça mériterait quasiment un conte qui s’intitulerait: La table enchantée.
Par contre, en lisant la tête du chapitre 31 du Pinocchio de Carlo Collodi, j’ai pensé à Boris Johnson, entre autres joyeux lurons. Le titre en question : Après cinq mois d’amusements ininterrompus, Pinocchio se réveille un bon matin à une assez vilaine surprise. (J’ai presque terminé ma re-lecture du Ulysse de James Joyce – j’en suis au monologue intérieur de Molly Bloom, mais il y a une limite à la quantité de Joyce que je suis capable d’absorber en une journée.)
Et la vilaine surprise de Pinocchio ? Se révèle au chapitre 32 où il est étonné de découvrir qu’il lui a poussé une belle paire d’ oreilles d’âne. Il se transforme en âne, queue comprise, et se met à braire.
Malheureusement, l’époque n’est plus où les métamorphoses étaient banales au point de ne plus retenir l’attention. Elles ont disparu, victimes de cette négligence. Dernière apparition connue: dans le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. C’est bien triste.
Par contre, la crétinisation en vrai se porte à ravir. Oui, sa bourde a de quoi déclencher les moqueries. Il n’empêche que la crétine de service, élue grâce aux dons généreux de soi-disant Républicains, a bel et bien été élue au Congrès américain, avant d’accuser les soi-disant Démocrates d’imposer une police ‘gazpacho’ dans les corridors de ce noble palais de la liberté. En supposant qu’elle ait dénoncé cette police ‘gestapo’ comme elle en avait sans doute l’intention, ça ne ferait qu’un élément additionnel dans la crétinisation qui donne son titre à l’article aujourd’hui.
Entretemps, comme l’un de mes personnages vient de tomber sur un livre d’Alexandra David-Néel (première publication : 1929)*, elle lira sans doute la magnifique description d’une terre au-dessus des nuages lorsque l’exploratrice traverse un banc de nuage pour découvrir la plaine immense du Tibet. Je ne crois pas qu’il en soit davantage question dans le récit, mais sait-on jamais. En tout cas, le chef religieux qui lance des gâteaux magiques en guise de drones destructeurs sur les cultivateurs qui ont choisi de s’occuper de leur propre récolte avant la sienne, c’est pas mal trouvé aussi sur le sujet dont il est question ici aujourd’hui. Parce qu’il y a toujours beaucoup de place pour la crétinisation, comme l’ont découvert à leur avantage de nombreux leaders au cours des siècles.
*Alexandra David-Néel, Mystiques et magiciens du Tibet, Presses Pocket, Plon 1980
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This is getting troublesome. In the first news report, the table was 3 meters long. After revision, it reached 5 meters. Then Wednesday in Le Canard Enchaîné, there was Putin’s table showing up again, this time at a length of 6 meters. If this keeps up, there’ll be need to push back the walls on the room. And what will happen when the growth becomes exponential ? This might deserve a tale all its own titled: The enchanted table.
Yes, I admit thinking of Boris Johnson, among other jolly good fellows, when I read the heading to the 31st chapter in Carlo Collodi’s Pinocchio*. The heading in question: After five months of nonstop fun, Pinocchio wakes up one morning to a rather nasty surprise. (I’m almost done with my re-reading of James Joyce’s Ulysses – I’m in Molly Bloom’s soliloquy – but there’s only so much Joyce I can absorb in a given day.)
And Pinocchio’s nasty surprise ? The revelation comes in chapter 32 where “Pinocchio is amazed to discover a fine pair of donkey ears sprouting from his head. He turns into a donkey, tail and all, and begins to bray.”
Unfortunately, the times are no longer frequent as when metamorphoses were so commonplace no one paid attention to them anymore. The last known occurrence being in Shakespeare’s A Midsummer Night’s Dream. What a pity.
Which hasn’t stopped cretinisation to go full speed ahead in real life. Yes, the woman’s blunder deserves being mocked. This changes nothing to the fact that as a service cretin, she was elected as a so-called Republican to the American Congress, thanks to generous donators, prior to accusing so-called Democrats of imposing a ‘gazpacho’ police force in the halls of that noble mansion dedicated to freedom. Even supposing she had meant to denounce the ‘gestapo’ police, this would only have been further evidence of the cretinisation mentioned in today’s heading.
Meanwhile, one of my characters has come across a book by French explorer Alexandra David Néel (first publication date: 1929). She will undoubtedly come across a splendid description of the moment when the woman breaks through the clouds to discover the huge plain of Tibet. I don’t believe there will be further mention of it in this story, but I must say the religious leader launching magical cakes as destructive drones on the belongings of farmers choosing to bring in their harvest before his own, isn’t too shabby either, when it comes to today’s topic. Because there’s always plenty of room for cretinisation, as many leaders have discovered to their advantage over the centuries.
*Carlo Collodi, Pinocchio, translated by Geoffrey Brock, New York Review Books, 2009