(mais pas que)/(but not only)

La photo nous montre les deux chefs d’état occupant chacun une extrémité d’une table d’environ trois mètres de longueur – covid oblige. Rien dans les mains, rien sur la table et pas un(d) interprète polluant la mise en scène. Ils auraient devisé pendant cinq heures, nous dit-on. Dialogue de sourds, en l’absence d’interprètes…

Mais, ah ! L’article, lui, précise que la rencontre eut lieu durant un repas comportant sept services accompagnés des meilleurs vins russes (provenant de la propriété de Monsieur Poutine, sans doute). Il est à souhaiter que les interprètes eurent droit à quelques zakouskis avant ou après les agapes fraternelles dont il ne fallait pas attendre de miracles, avait pris la précaution de préciser Monsieur Macron (il n’y avait vraiment nulle crainte à y avoir de ce côté.)

Ceci, bien sûr, constituant la pièce maîtresse dans les informations du matin du côté de The Guardian, suivis de plusieurs petits papiers au sujet de la digne épouse du premier ministre brittanique (oui ou non, est-elle coupable des errements de son mec ? Façon comme une autre de créer une diversion puisqu’elle est surtout coupable d’avoir épousé un imbécile mais ça, mes amis, ne fait que prouver cet aveuglement terrible nommé ‘amour’ dont plus d’un chansonnier a fait son fond de commerce.)

Beaucoup plus bas sur la page, il y a un article au sujet de gens se pelant de froid (ou en mourant, littéralement) dans les forêts en bordure de la Pologne pour avoir osé croire au mirage européen des droits de l’homme. On y lit : « Certaines familles polonaises cachent des demandeurs d’asile désespérés chez eux. Dans les greniers des petites maisons éparpaillées dans les forêts en bordure de la frontière, kdes kurdes d’Irq et de Syrie grelottent de froid et de peur, pendant que les gardes-frontières les recherchent à l’extérieur. S’ils sont trouvés, les familles polonaises qui les ont abrités sont à risque de poursuites pour avoir aider l’immigration illégale. » (L’article est en anglais mais les photos sont parlantes.)

*

Pendant ce temps, question écriture, je me dépatouille comme je peux avec une narratrice pour qui la politique et le mandarin sont aussi incompréhensible l’un que l’autre. Ça n’est pas une méchante personne, mais avec le covid qui se rajoute à ses soucis, elle peine un peu-beaucoup à voir plus loin que le bout de son nez. Je ne crois pas qu’elle soit la seule. (La complainte de la serveuse automate de Starmania: fond sonore idéal pour cette partie de l’exercice.)

(Illustration: fait partie d’une paire sur l’en-tête du Canard enchaîné durant le plus fort de la pandémie. L’autre canard disant, lui: Débat sur les libertés individuelles, Le traçage numérique face à un…” D’où le titre du jour, vu que le traçage numérique concerne aussi les bracelets électroniques invisibles dont tout un chacun se trouve affublé, même s’ils portent le nom mignon de ‘cookies’.)

*

The photo shows the two heads of state each occupying one end of a table approximately three meters long – a covid requirement. Nothing in hand, nothing on the table and not a single interpreter around to pollute the scenography. We are told they conversed like this for five hours, we are told. A dialogue of the deaf, in the absence of interpreters…

But ah! The article specifies that the meeting took place during a seven-course dinner accompanied by the finest of Russian wines (from Mister Putin’s property, no doubt). We dare to express the wish the interpreters were entitled to a few zakuski before or after the brotherly feast from which no one was to expect miracles, as Monsieur Macron had specified (there were really no worries from anyone on that topic.)

We then come to several little papers asking yes or no, is the British prime minister’s wife responsible for her guy’s erring ways. This being one way of creating a diversion since she’s mostly guilty of marrying a fool, thus only demonstrating that love is truly blind as many a songwriter has labored to demonstrate, producing several song books’ worth of memorable lines.

Much lower on the page, there’s an article about people freezing (literally to death, in many cases) in the forests bordering on Poland, for having believed in the European mirage of human rights. It contains the following : “Some Polish families have been hiding desperate asylum seekers in their homes. In the attics of the cottages scattered in the forests along the border, Iraqi Kurds and Syrians tremble with cold and fear, while border guards search for them outside. If found, the Polish families who have offered them shelter risk being charged with aiding illegal immigration. “ (The photos are telling.)

*

Writing-wise, I’m making my way as best I can with a narrator for whom politics and Mandarin are as incomprehensible the one as the other. She’s not a bad person, but with covid added to her woes, she has more than a bit of trouble seeing any further than the tip of her nose. I don’t think she’s the only one.(Perfect soundtrack for this part of the exercise: la complainte de la serveuse automate from Starmania.)

(Illustration: from a pair on the front page of Le Canard enchaîné during one of the hotter phases of the pandemic. The other duck saying: “Debate on individual freedoms: digital tracing facing a…” the duck shown above adding “…legal void”. Thus, the title because this is the case for all the invisible electronic bracelets with which all of us are equiped, even if they bear the cute names of ‘cookies’.

Leave a comment