
Entre les âges de 7 et de 14 ans, j’ai fréquenté 7 écoles différentes, avec l’arrivée dans deux d’entre elles alors que l’année scolaire était déjà entamée – autre façon de dire que les groupes sociaux et les hierarchies étaient déjà établis. Pas plus que chez les adultes s’agit-il d’une mince affaire chez les enfants – en fait, c’est une question vitale. Alors, il faut trouver des moyens de “faire sa place” dans le groupe et si on représente une “menace” pour la première de classe et ses affidées, il faut parvenir à la désarmer, elle aussi, ainsi que le(s) professeur(s).
La technique qui me venait naturellement était de faire rire, élèves et aussi professeurs, (ces dernières, autant que possible). Ça me plaisait et à elles aussi. Faire rire. Ça permettait même d’avoir des bonnes notes si on ne semblait pas y prêter trop attention.
J’aimerais bien retrouver ce filon, ne serait-ce qu’en écriture puisque, ces jours-ci, les contacts “en vrai” avec des humains “en vrai” sont quasiment exceptionnels et que je commence à m’ennuyer sérieusement moi-même dans mon écriture. A chaque mot que je pose, j’ai l’impression de pousser un rocher vers le haut d’une falaise.
Faire le clown, par les temps qui courent, ça devient quelque chose de l’ordre de l’exploit. Certains seraient peut-être tentés de me dire d’arrêter de lire/traduire des trucs sérieux et déprimants. Ce à quoi je répondrais: ben non, désolée, l’humour ne se trouve pas dans un horrible Disneyland, si je n’arrive pas à le déceler ici, je ne le trouverai nulle part ailleurs. Les clowns vraiment doués parviennent à nous faire rire de leurs propres (et de nos) problèmes. Ils ne sont peut-être pas terriblement amusants quand ils(elles) ne sont pas sur scène, mais d’une façon ou d’une autre, ils(elles) parviennent à renverser la situation, même pour eux-mêmes, dès que commence la représentation.
Il y a une séance gratuite de jonglage au cirque, cet après-midi. J’irai peut-être acquérir quelques autres trucs, maintenant que je maîtrise “l’art” de lancer un chapeau en l’air et de le faire tomber sur ma tête.
À savoir si cela aidera à dissiper le marasme, côté écriture, je ne saurais dire.
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Between the ages of 7 and 14, I attended seven different schools, with arrival in two of them occurring once the school year was already underway – another way of saying that the social groups and hierarchies were already established. No more than with adults is this an insignificant matter with children – in fact, it’s a vital issue. So, I had to find ways to “find my spot” in the group and if you happen to represent a “threat” for the head of the class and her loyal clan, you must manage to disarm her, as well as the professor(s).
The technique that came to me naturally was to make them laugh, the students as well as the professors, (inasmuch as that was possible). I enjoyed it and so did they. Making people laugh.You could even get away with getting top grades if you didn’t seem to really care about them.
I would love to renew with that vein, if only in writing since, these days, ‘live’ contacts with ‘live’ humans are almost exceptional and I’m starting to seriously bore myself, writing-wise. Getting each word down feels like pushing a boulder up a hill.
Given the times, clowning is becoming something of a feat. Some might be tempted to tell me to stop reading/translating all that serious and depressing stuff. To which I’d say: nope, sorry, the humor is not off in some godawful Disneyland, if I can’t find it here, I won’t find it anywhere. Really good clowns make you laugh at their own (and your own) real-life issues. Clowns may not be all that funny offstage but somehow, they manage to turn the tables, even on themselves, as soon as the show begins.
There’s a free juggling session at the circus this afternoon. Maybe I’ll walk over and pick up a few more tricks now that I’ve mastered the ‘art’ of having a thrown hat land on my head.
Whether this might help with the writing doldrums, I have no idea.