“work in progress”

Bon, ça commence à prendre forme, mais…est-ce bien prudent de dire une chose pareille ? Il y a un travail énorme en vue, si vraiment chacun de ces moments de vie doit être, d’une façon ou d’une autre, rapporté sous la plume d’une ‘auteure’ créée spécialement pour l’occasion.

Enfin, l’auteure en question, je subodore sa présence depuis un moment. Sous une forme ou sous une autre, elle traîne dans les parages depuis des années; cette fois, il semble qu’elle veuille prendre les choses en main. D’accord. Voyons ce que ça donne.

Pour l’heure voici ce que “l’auteure” raconte dans sa préface:

Certains collectionnent des tableaux; d’autres, des pierres ou des bijoux. Certains vont à la chasse aux papillons.Moi, je collectionne les moments – ces rencontres imprévues pendant lesquelles il ne se produit ni coup de foudre ni montée violente d’adrénaline. Les rencontres où, pour des raisons inconnues, une personne qui nous est étrangère entre-ouvre la porte sur un morceau de sa vie intérieure.

Il faut dire que les gens se confient souvent à moi, je ne saurais dire pourquoi. Quelque chose dans mon regard ou dans mon écoute peut-être. Chose certaine, les gens m’intéressent.

Dans certaines des situations qui suivent, je n’étais pas directement impliquée dans l’échange, mais on m’a autorisée à la retranscrire, à la seule condition de modifier les prénoms et de ne pas indiquer le nom de la ville où se trouvait l’appartement en question. Le cas de Joachim (appartement 8) et celui d’Amara (appartement 18) étant les seules exceptions, puisque de toute évidence, dans les deux cas, il y est question de Paris.  

Pour les autres, je serais tentée d’utiliser l’expression si courante dans les romans du 19e siècle : “Dans la petite ville de H…”Petite ville où j’occupai divers postes temporaires proposés par une agence, suite à des circonstances personnelles imprévues, et grâce auxquels je fus en contact avec les gens dont il sera question. 

Ces rencontres peuvent se lire dans l’ordre ou dans le désordre. Parce qu’il s’agit de confidences recueillies dans une petite ville, il y parfois des recoupements où l’un ou l’autre est au courant d’éléments dans l’histoire d’une autre personne; mais il arrive souvent aussi que des voisins de palier ne sachent rien de la personne qui vit de l’autre côté du mur de leur salon.”

Circonstances, motivations de “l’auteure” (aussi fictive que les gens qu’elle rencontre)… j’ai de quoi m’amuser pour un bon moment.

Illustration: Quatrième de couverture de la sensation de la traversée par Emmanuelle Pernet

*

Well, it’s starting to take shape, but…is it really prudent to say such a thing? There is still a huge amount of work in view, if really each of these moments from different lives must, in one way or another, be reported through the pen of an “author” created specially for the occasion.

But then, I’ve suspected the presence of this “author” for a good while. In one guise or another, she’s been in the vicinity for several years now, and in this case, she seems to want to take over from here on. OK. We’ll see how that works.

In the meantime, this is what the “author” has to say in her preface:

Some people collect paintings; others, stones or jewels. Some like to chase butterflies. In my case, I collect moments – those unplanned encounters that don’t lead to falling in love or to a violent rise of adrenaline. Encounters when – for reasons unknown, a stranger offers you a glimpse of his or her inner life.

I must say that people often confide in me, I don’t know why. Something in my look or in the way I listen perhaps. People interest me, that much is a fact.

In some cases, I was not directly involved in the exchange but I received the authorisation to transcribe it, on the condition of changing the identities and not mentioning the name of the town where the apartment was located. Joachim (apartment 8) and Amara’s (apartment 18)are the only two exceptions, since the context indicates that both are located in Paris. For the others, I would be tempted to use that habitual expression in 19th century novels: “In the small town of H…” A small town where unexpected personal circumstances led to my occupying various temporary occupations proposed by an agency, bringing me into contact with the people mentioned here.

These encounters can be read in sequence or at random. Because the words were collected in a small town, it sometimes happens that one or another of the contacts is aware of pieces of someone else’s story; but it also happens that neighbours living on the same floor know nothing of the person residing on the other side of their living-room wall.”

Circumstances, motivations including those of an “author” as fictional as the people she meets, I have enough material to amuse myself for a good while.

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