
Ce qui est bien avec les journaux sérieux ‘nouveau style’, c’est qu’il n’y a aucune nécessité de consulter des revues ‘people’ pour les infos les plus diverses et variées.
Heidi Fleiss, par exemple. Moins connue en Europe, sans doute, mais dans les années quatre-vingt-dix, célèbre en tant que “la madame d’Hollywood”, elle a fait trois années de prison pour proxénétisme pendant que l’acteur qui l’avait dénoncée se faisait 5 millions de $ en tournant un film dont personne ne se souvient.
Mais on n’est pas là pour dénoncer le patriarcat; plutôt pour savoir ce que Heidi Fleiss vient faire dans les pages du vénérable The Guardian de Londres. Et bien, même si vous ne lisez pas The Guardian, vous l’apprendrez ici: Madame Fleiss quitte le Nevada pour le Missouri parce que quelqu’un a tiré de la chevrotine dans la patte de l’un de ses perroquets. Elle a la chevrotine pour le prouver. Comprenez bien: je suis contre la cruauté aux animaux (y compris contre l’animal humain), mais en lisant ça, ma première pensée fut pour les Monty Python…
Bref, passons…pour tomber sur une question angoissée adressée à la spécialiste des coeurs brisés du journal: une femme s’interroge à savoir si, oui ou non, elle a bien fait de rompre avec son amant marié (à quelqu’un d’autre, évidemment.) Je la rassure: la troisième épouse de Boulgakov avait tenté de rompre (elle était l’épouse de quelqu’un d’autre) et finalement, elle a épousé Boulgakov et géré son héritage littéraire. Alors…
Alors, rien en fait, y compris au sujet de l’écrivaine américaine qui déclare (toujours dans The Guardian) qu’elle a parfaitement le droit d’écrire ce qu’elle veut et comme elle l’entend. Ce qui semble une évidence (et devrait l’être partout, mais nous en sommes loin, notamment en Turquie où ‘écrire comme tu l’entends’ te vaut une peine de prison et diverses formes de tortures assorties.)
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A part ça ? Disons que je suis trop stupide pour comprendre. Mais pourquoi, si le sacro-saint vaccin anti-covid est essentiel, crucial, sauveteur de la nation en péril, n’est-il pas obligatoire et basta ? Pourquoi est-il préférable ‘d’emmerder’ ceux et celles qui, pour raisons x y ou z, choisissent de ne pas se faire vacciner? Vos gamins seront refusés à la crèche s’ils ne sont pas vaccinés contre les maladies dites “de l’enfance”. Alors où est la différence ?
Toujours est-il que je suis entourée de vaccinés subissant leur deuxième attaque de covid, et de non-vaccinés aussi frais et pimpants qu’un joyeux groupe entonnant Edelweiss dans les Alpes par un clair matin de printemps. Je sais aussi qu’on nous dit que la majorité des hospitalisations sont de non-vaccinés, ce qui me ramène tout de même à ma première question c-à-d – si c’est si grave, pourquoi s’amuser ‘en même temps’ à fustiger les non-vaccinés et à laisser courir la contagion par fatigue/écoeurement et dans l’espoir qu’une immunité de groupe finira bien par survenir ?
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Côté écriture: l’ajout le plus récent à la collection des Vie(s): une dame bien sympa qui, elle, ne semble pas écartelée par des questions existentielles gravissimes. Ça change. Je pense que sa seule lecture est Paris-Match et grand bien lui fasse. (Le secret est peut-être le tilleul à sa porte.)
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What’s cool about the ‘new style’ serious newspapers is that there’s no need to consult celebrity-type magazines for the most diverse and varied of information.
Heidi Fleiss, for example. Less well-known in Europe, no doubt, but in the nineties she was Hollywood’s ‘Madame’. She took three years of prison for procuring while the actor who denounced her made 5 million $ on a film no one remembers.
But we’re not here to denounce patriarchy, simply to find out what Heidi Fleiss is doing in The Guardian this morning. Well, even if you don’t read the venerable London publication, you’ll find out here: Madame Fleiss is moving from Nevada to Missouri because someone shot a pellet gun at one of her pet parrots. She has the pellet to prove it. Now, I’m all against cruelty to animals (including to human ones) but in reading this, I admit my first thought went to Monty Python…
…Moving right along to an anguished question to The Guardian’s purveyor of advice to the broken-hearted: this woman wonders if, yes or no, she did well to break off with her married lover (married to someone else, obviously). Let me reassure her: Bulgakov’s third wife was married to someone else and broke off with him for that reason. Ended up marrying him anyway and handled his literary legacy. So…
So nothing, really, including for the American writer (also in The Guardian) claiming loud and clear that she’s perfectly entitled to writing whatever she wants, and as she so chooses. Which seems like a fairly obvious point, (and should be everywhere, but we are far from it, notably in Turkey where writing ‘what you think’ earns you a prison sentence and a diverse assortment of tortures.)
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What else? Let’s say I’m too stupid to understand. But why, if the all-sacred and holy vaccine in question is essential, crucial, the saviour of a nation in peril, is it not mandatory, period? Why is is better to “piss off” those who for reasons x y or z, choose not to get vaccinated? Your kids are not allowed in day care centers if they are not vaccinated against the so-called ‘childhood diseases’. So, where’s the difference?
It so happens that I am surrounded by vaccinated people down with Covid, and unvaccinated ones as fresh and lively as a group of happy souls crooning Edeilwess in the Swiss Alps on a lovely spring morn. I also know we are told most of the cases in hospital are unvaccinated, which brings me right back to my initial question: it it’s that serious, why play ‘at the same time’ at railing against the unvaccinated and at letting the virus spread out of sheer fatigue/disgust, and in the hope herd immunity will carry the day?
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Writing-wise: the most recent addition to the collection of Lives: a pleasant woman who doesn’t appear wracked by deep existential broodings. It’s a change. I think her only reading is the magazine Paris-Match. And more power to her. (Maybe the secret is the linden tree outside her place.)