
Le plus difficile, ces jours-ci : ne pas se laisser bouffer tout rond par le climat social ambiant plus lourd que du plomb.
Un climat dans lequel, parmi les informations cruciales de l’heure, The Guardian de Londres nous apprenait récemment que Elon Musk estime que le monde a besoin de plus de bébés. Enfin, il veut sans doute dire que le monde des bien-nantis a besoin de se reproduire en plus grand nombre (attention aux batailles autour de l’héritage! ) car je ne pense pas que Monsieur Musk se préoccupe particulièrement du nombre de naissances, disons, au Bangladesh.
Ensuite, ici dans la fière Europe, non seulement aurons-nous droit à l’ineffable Emmanuel Macron à la tête de la présidence du Conseil de l’UE à compter de janvier , mais la candidate avec le plus de chance de devenir présidente du parlement européen est une charmante maltaise opposée au droit à l’avortement. Alors, je me permets de lui adresser ces réflexions plus ou moins publiques sur ce qu’on nous présente sous le vocable de “Droit à la Vie” – un droit que ses défenseurs telle que la dame en question estiment apparemment sacré avant la naissance (mais assez variable par la suite.)
Il me semble, Madame, que lesdits défenseurs passent à côté d’un aspect très important de la question, à savoir :
le sperme (une prérogative du mâle). Le sperme est vivant, Madame. Du moins, il a intérêt à l’être, parce que s’il ne l’est pas (ou s’il ne contient pas suffisamment de petits vibrions), aucune grossesse ne peut avoir lieu puisque l’oeuf (prérogative femelle, vivant lui aussi) ne peut pas produire à lui tout seul un embryon (entité vivante évidemment, vu ses antécédents, à moins d’une fausse couche spontanée, ou d’un avortement), et dont la naissance représente une addition à cette sacrée humanité, dans un état de santé acceptable qu’on sera à même de maintenir du moins, c’est à espérer.)
Ce droit sacré à la vie devrait donc commencer à sa source même, non? Vous, madame, et les autres tenants du droit sacré à la vie devrait, d’abord et en tout premier, lancer un appel urgent aux mâles, leur rappelant que chaque petit vibrion perdu à la cause de l’imprégnation (par des moyens que je ne discuterai pas ici, car on m’a élevée à ne pas parler de ces choses, ni en public ni en privé), représente la perte de zillions de vies potentielles (ou d’une au moins, et parfois de quintuplés, dans une situation exceptionnelle.)
De toute évidence, il y a un besoin pressant pour que, dans votre sagesse, vous lanciez cet appel aux supporteurs du “Droit à la Vie” (avec Elon Musk en porte-parole peut-être?) afin qu’ils fassent campagne sur cette cause sacrée . Je vois déjà votre bannière et vos affiches: “HOMMES, CESSEZ DE GASPILLER VOS VIBRIONS ! ” – “VOS VIBRIONS ONT LE DROIT DE VIVRE !”
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Voilà. Sur ce, je retourne à mes préoccupations plus immédiates et habituelles – traduction, lecture, écriture.
(Illustration: oui, vous êtes bien en droit de vous demander ce qu’archy la blatte et méhitabel la chatte de gouttière (je dessine très mal) ont à voir avec ces histoires de vibrions. Et bien, sachez que les journaux nous apprennent aussi qu’il existe effectivement un mille-pattes à…mille-pattes et qu’archy a écrit un poème dans lequel un(e) mille-pattes détourne une araignée mâle de son devoir conjugal.( C’est un poème très triste, j’y reviendrai peut-être un autre jour.)
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The hardest these days is not allowing the heavier-than-lead social climate to swallow us whole.
A climate in which I see that in other crucial news recently, The Guardian in London told us that Elon Musk considers the world needs more babies. He undoubtedly means that the world of the wealthy needs to reproduce more (watch out for the battles around the inheritance!) because I don’t think Mister Musk is too preoccupied over the number of births in, say, Bangladesh.
Then, over here in proud Europe, not only will we be blessed with the ineffable Macron as President of the European Council for six months beginning in January, but the candidate with the most chances of being elected President of the European Parliament is a charming Maltese woman who is opposed to abortion. So, I allow myself these more-or-less public comments for her benefit, on the “Right to Life” – a right its defenders like this lady apparently consider sacred prior to birth (but rather variable afterwards).
It would seem to me, Madam, that Right to Life defenders are missing a very important point, to whit:
Sperm (a male prerogative). Sperm is alive, Madam. At least, it had better be because if it isn’t (or if it does not contain a sufficient number of Wigglies), no pregnancy can ever ensue since the ovum (a female prerogative, also alive) cannot produce a living embryo on its own (the embryo also being a living entity, obviously unless spontaneously miscarried or wilfully aborted) when brought to term as an addition to the rest of oh-so-sacred humanity in a reasonably healthy condition one hopes will be sustainable.
So this Right to Life should begin at its very source, no? You, Madam, should launch an urgent appeal to males, reminding them that every wiggly lost to impregnation through means I won’t discuss here ( I was raised not to mention these things, publicly or otherwise) represents the loss of zillions of potential lives (or at least one and perhaps quintuplets, in exceptional cases.)
Clearly, there is a pressing need for “Right of Life” campaigners under your wise guidance (perhaps with Elon Musk as a spokesperson?) to launch an urgent campaign. I can see your banner and posters already: MEN, STOP WASTING YOUR WIGGLIES! – “YOUR WIGGLIES HAVE THE RIGHT TO LIVE!”
There. That should do it. I now return to my usual occupations: translation, reading, writing.
(Illustration: yes, you may well wonder what archy the cockroach and mehitabel the alley cat (I draw very poorly) have to do in this matter of Wigglies. Well, know that the papers also tell us that there is now proof of the existence of a millipede with literally one thousand little feet, and that archy once wrote a poem about one such (female) millipede leading a (male) spider astray from his conjugal duties. (It’s a very sad poem. I’ll get back to it on another day perhaps.)