
Non, pas ceux des temps anciens; les mythes dans lesquels nous vivons ici, maintenant, et tous les jours.
J’aime bien les histoires, bien sûr, puisque j’en invente moi-même constamment. De là à croire tout ce que je me raconte et, encore plus, tout ce que prétendent les “connaissants”…
Tous les mythes, par exemple, qui prétendent que les modèles économique et politique des “pays développés” sont le nec plus ultra; que la violence étatique dans un état démocratique n’est pas violence (selon la formule célèbre du président Macron, en France); sans parler de ce qu’on appelle “démocratie” où le seul et unique acte participatif des citoyens est celui de voter périodiquement pour des “représentants” qui ne représentent que les groupes d’influence des plus riches et des plus acharnés à garder la main-mise sur les leviers du pouvoir.
Ce ne sont que des conneries. Et la pire connerie de toutes, la plus destructrice, c’est d’accepter de croire qu’on n’y peut rien changer. C’est comme d’être témoin d’un phénomène monstrueux, mondial de suggestion hypnotique. “On n’y peut rien, on n’y peut rien, on n’y peut rien...” répété en boucle.
Au repas, hier soir, j’ai mentionné le poème d’Eugenio Montale dans Satura, celui dans lequel il écrit que l’Histoire, inévitablement, laisse des creux et des trous, des survivants, comme ces poissons échappés des filets dont les mailles se sont déchirées sur les fonds…
Bref, la plupart des vérités qui nourrissent ne font pas les manchettes des bulletins d’information en continu… Heureusement, vu les conneries débitées ainsi.
(Nous nous sommes aussi mises d’accord qu’il y avait un besoin pressant d’une soirée consacrée à danser.)
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No, not those of ancient times; the myths in which we live here, now, and every day.
I love stories, of course, since I invent some constantly myself. But from there to believing everything I tell myself and, even more, everything the “knowers” claim…
For example all the myths that claim that the economic and political models of so-called “developed countries” are the best of the best; that State violence is a democracy is not violence (according to French President Macron’s famous words). This without mentioning what is called “democracy” where the one and only participatory action of citizens consists of voting periodically for “representatives” who only represent the richest influencers determined to keep their control over the instruments of power.
It’s all bullshit. And the worse bullshit of it all is accepting to believe that nothing can be done about it. It’s like witnessing a monstrous, global phenomenon of mass hypnotic suggestion. “nothing we can do about it, nothing we can do about it, nothing we can do about it”…repeated over and over again.
At the dinner last night, I mentioned the poem by Eugenio Montale in Satura, the one where he writes that, inevitably, History leaves crypts and holes, survivors, escaped from the nets torn by scraping the bottom…
Briefly stated, most of the truths that feed us do not make it into the headlines on the streaming all-news channels … Luckily, in fact, seeing the bullshit that flows out in this way.
(We also agreed there was a pressing need for an evening of dancing.)