la marchandise/the merchandise

Coup de semonce dans le courrier hier: les finances publiques de la République française m’avise d’une “saisie administrative” sur mon compte bancaire pour une dette non payée à la commune. Première nouvelle de la dette en question dont j’ignore la nature.Il va donc falloir perdre du temps ce matin à contacter les finances publics pour dépatouiller la chose. Puis rassembler les pièces justificatives – lesquelles, je ne sais pas encore. Bref, une foutue perte de temps. Je paierai, évidemment, si vraiment je dois quelque chose. Mais vu la tendance actuelle à tirer d’abord et à poser des questions ensuite, en matière administrative comme dans toute autre, je suis curieuse de savoir ce que je suis supposée devoir, exactement, avant qu’on s’empare de la marchandise dans mon compte bancaire.

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Pendant que du côté français de la Manche, la police scrute les dunes de sable pour éloigner les migrants de la côte et que du côté britannique, les policiers pratiquent les manoeuvres maritimes pour repousser les barques de fortune; pendant que les politiques jacassent et se disputent comme des gamins dans la cour d’école…

“Il est illusoire de penser qu’un contrôle policier strict et une répression croissante vont régler le problème. Depuis 20 ans, tout ce que cela a permis, c’est une augmentation des tarifs des passeurs.”

Pendant ce temps, je traduis vers l’anglais, le récit que fait Meral Simsek d’une partie de son périple depuis la Turquie vers l’Europe. Après un passage à tabac par l’un des passeurs sur la berge, un second passeur la jette par-dessus bord et lui maintient la tête sous l’eau. Une fois qu’elle a réglé son passage, la merchandise a intérêt à se tenir à carreau.

Et il y en a encore, bien au chaud dans leur maison, à se raconter que les migrants ne pensent qu’à venir occuper tout le bassin dans leur piscine préférée

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Et ceci. Pour le délire, et rien d’autre :

“47 – Dans les années 1930, l’armée britannique créa trois clubs de golf en Palestine mandataire : le Jerusalem Golf Club, la Palestine Police Golf Society et la Sodom and Gomorrah Golfing Society…Chaque dernier lundi du mois d’août, la police britannique jouait pour remporter une statuette de marbre baptisée la Femme de Lot...”*

Ah, c’était le bon temps.

*Colum McCann, Apeirogon, traduit de l’anglais (Irlande) par Clément Baude, 10/18 Belfond 2020

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A warning in the mail yesterday: the Treasury of the French Republic advises me of an “administrative seizure” on my bank account for an unpaid debt to the town. First news of the debt in question. I’ll have to spend time this morning on contacting the public Treasury to figure it out. Then, assemble some evidentiary documentation or other. In short, a bloody waste of time. I’ll pay of course, if indeed I owe anything. But given the current tendency to shoot first and ask questions later, in administrative matters as in all the rest, I’m curious to know what exactly I’m suppose to owe, before having the money removed from my account.

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While on the French side of the Channel, French policemen scoure the dunes in search of migrants, in order to remove them from the coast and that on the British side, policemen practice maritime manoeuvres to push back the maskeshift crafts; while the politicians chatter and argue like kids in a playground…

“It’s an illusion to think that strictly controlling policing and increasing repression will resolve the problem. For 20 years, all that has done is increase traffickers’ price for a passage.”

In the meantime, I translate toward English a text in which Meral Simsek relates part of her trials in getting from Turkey to Europe. After a beating by one of the smugglers on shore, she gets thrown overboard and her head pushed underwater by another smuggler on the boat. Once the merchandise has paid, it had better stay subdued. (English will follow.)

And there are still some over here, nice and cozy in their homes, who think all migrants want is to come and grab their spaces in their favorite swimming pool.

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And the following for nothing other than the craziness:

47 – In the 1930s the British army established three golf clubs in Mandatory Palestine: the Jerusalem Golf Club, the Palestine Police Golf Society, and the Sodom and Gomorrah Golfing Society… Every summer bank holiday the British police played for a marble statuette called Lot’s Wife.”*

Ah, those were the good old days.

*Colum McCann Apeirogon, Bloomsbury Dublin, 2020

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