6 novembre 2021

L’été, à la campagne alors, au retour de la messe du dimanche, on enlevait les gants blancs, le chapeau, la robe de sortie et on ré-enfilait les vêtements de tous les jours. Certains se baignaient dans le lac; d’autres partaient faire une virée en canot ou à vélo , d’autres encore se plongeaient dans un livre – chacun selon ses inclinations habituelles.

Le Cop-26 me fait ce même effet de messe dominicale, au sortir de laquelle chacun renoue avec sa propre normalité. Etant entendu, bien sûr, que chacun s’assurera d’inclure des motifs invoqués dans le sermon du curé dans ses propres conversations de table et, pour les gens d’affaires, dans les publicités proposées pour les services indispensables que représentent les gaufrettes sans gluten pour le fabriquant desdites gaufrettes, ou la fourniture d’énergie d’un réacteur nucléaire, ou…bref, un bon vieux “business as usual” sous de nouvelles contraintes langagières. (Attendez-vous à des trouvailles de génie de la part des industries des énergies fossiles et des banques leur fournissant les sous. Nous en avons déjà des aperçus, mais ça n’est rien comparé aux déferlantes de sentiments vertueux qu’on nous prépare jusqu’à plus soif.)

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Et que fais-je pendant ce temps ? Je m’interroge à savoir si je traduis en français un roman écrit en 2007, circulé et refusé alors, puis révisé cette année, re-circulé et refusé à nouveau. Pour l’heure, j’ai traduit les deux premiers chapitres que j’ai soumis à l’oeil critique d’un collègue écrivain.

Le tout se passe dans la partie pas chic du tout de la Floride – le nord-ouest – dans une ville fictive, une année après le passage d’un ouragan. En traduisant, je me suis rendue compte que j’avais laissé une coquille dans la toute première phrase du manuscrit envoyé aux agences littéraires. Ce qui a dû simplifier la tâche de plus d’une préposée au premier tri…Bonne continuation à vous toutes (je l’écris au féminin, puisque la plupart des stagiaires sont des jeunes femmes terminant des études littéraires et rêvant d’être éditées un jour.)

Enfin. Qui vivra verra.

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Il n’existe sans doute aucune façon merveilleuse de mourir. Mais lire que des gens sont morts écrasés lors d’un concert au Texas où s’entassaient cinquante-mille-personnes (50,000), coincées, agglutinées comme dans de la pâte…on se demande un peu où se trouvaient l’intérêt et le plaisir avant la bousculade et la panique. Mais bon, je suis plus une solitaire, personnellement.

(Illustration: la photo date de 2002 ou 2003 et fut prise sous l’embarcadère de la petite ville de Mexico Beach sur le Golfe du Mexique en Floride. La ville fut entièrement détruite lors du passage du plus récent ouragan. Je ne sais pas s’il reste encore quelque chose de l’embarcadère en question ou s’il a été reconstruit depuis.)

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Summertime in the country back then, on returning from Sunday mass, we removed our white gloves, the hat, the good dress, and put back on our everyday clothing. Some went swimming in the lake; others went for a ride in the canoe or on their bicycle, while others plunged back into their reading – each according to his or her usual inclinations.

Cop-26 reminds me of Sunday mass, after which everyone goes back to his or her usual normality. It being understood, of course, that everyone will make sure to include in the table talk motifs invoked by the parish priest in his sermon and in the ads for their gluten-free crackers for their makers, and in those for energy produced by a nuclear powered reactor …in short, a good old ‘business as usual’ under new language constraints. (Expect humdingers from both the fossil fuel industries and the banks providing them the funds. We’ve already had some fine samples, but they’re nothing compared to the tsunamis we can expect to drown in.)

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And what am I up to, for the time being ? I’m wondering if I should translate into French a novel I wrote in 2007, circulated and saw rejected then, before revising, recirculating and seeing it rejected again this year. For now, I’ve translated the first two chapters and submitted them to the critical eye of a fellow-writer.

The whole story takes place in the not-chic-at-all part of Florida – the Northwestern part – in a fictional town by the Gulf, a year following a hurricane. While translating, I noticed I had overlooked a typo in the very first sentence of the copy sent to literary agencies.This must have greatly simplified work for the person responsible for the initial triage…Happy further trails to you all ( this comes across as a feminine greeting in French, since most of them are young women finishing literary studies and dreaming of being published some day.)

Oh well. What will be will be.

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I don’t suppose there’s any wonderful way to die. But reading that people died in the crush at a concert in Texas where fifty-thousand-people (50,000…) were crammed together, agglutinated as in dough…you have to wonder where the fun was prior to the crush and panic. But then, I’m more of a loner, myself.

(Illustration: the photo was done in 2002 or 2003 under the pier of Mexico Beach, Florida, on the Gulf of Mexico. The small town was razed during the most recent hurricane. I don’t know if the pier is still there or not.)

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