
J’ai apposé le mot FIN, au bas du texte en français; THE END au bas de la version anglaise.
Et maintenant, je mets les deux de côté, le temps qu’il faudra pour pouvoir les ressortir et les voir d’une certaine distance; de les relire en tant que lectrice; de le donner à lire à quelques personnes de confiance qui savent lire d’un oeil à la fois critique et respectueux (c’est-à-dire, sans se substituer aux intentions de l’écrivaine). Mais je pressens déjà les difficultés qui se profilent pour l’un de ces personnages, en particulier, et j’en ai le coeur serré pour lui. En saurai-je plus long à son sujet dans une autre histoire ? Je ne le sais pas encore.
Parce que, pour l’heure, tout en lisant, traduisant, prenant des notes, j’attends l’arrivée de quelques mots impérieux. De mots qui insistent pour que je les note, car c’est la seule façon de découvrir qu’une autre histoire va se dérouler. Les thèmes, les ‘bonnes idées’, les suggestions, les ‘ projets’ ne fonctionnement pas pour moi. Il faut des mots, pas même une phrase complète, mais des mots insistants, exigeants qui ne me laissent pas tranquille et qui remettent le mécanisme en marche.
Quoi d’autre ? Accepter le vide et les questions sans réponse, même quand on préférerait – et de beaucoup ! – leur contraire. (Et non, je ne suis pas une hermite, même s’il y a des jours où je me demande à quoi les autres passent leur temps et quand je trouverai la prochaine pierre permettant de passer la rivière à gué puisqu’il n’y a pas de pont en vue.)
Le sens de l’humour fait ce qu’il peut pour maintenir le cap (d’où l’utilité des ‘carnets d’humeur’, disponibles selon les variations du climat interne.)
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Salutations à ceux ou celles qui liront de façon distraite ou attentive, selon leur propre humeur.
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I wrote the word FIN at the bottom of the text in French; THE END at the bottom of the English version.
And now, I put them both aside, for as long as it will take to pull them out again and see them from a certain distance; to read them again as a reader; to give them to read to a few people I trust who know how to read with an eye both critical and respectful (meaning: without substituting themselves to the writer’s intentions). But I can already foresee some of the difficulties looming for one of these characters in particular, and my heart aches for him. Will I know any more about this in another story? I don’t know yet.
Because for now, while reading, translating, taking notes, I wait for the arrival of a few imperious words. Words that insist I must write them down, because that is the only way to discover that the unfolding of another story is in store. Themes, ‘good ideas”, suggestions, ‘projects’ don’t work for me. I need words, not even a full sentence, but insistent, demanding ones that won’t leave me alone and that set the mechanism in motion again.
What else ? Accepting emptiness and questions without answers, even when one would prefer – and how – their opposites (and no, I am not some kind of hermit even though there are days when I have to wonder what other people are up to and when I’ll find the next stone allowing to cross the river on foot since there’s no bridge available).
The sense of humour does its best to maintain the general orientation (this is where the “mood notebooks” come in handy, according to the variations in the inner climate.)
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Salutations to those who will read, distractedly or with attention, depending on their own mood.