“Petite Amal”/”Little Amal”

Lorsque je suis née en 1946, l’Union européenne n’existait pas. Au train où vont les choses, je ne suis pas certaine qu’elle existera encore à ma mort. Les événements politiques, ici et ailleurs, défilent à une telle vitesse qu’on a l’impression de regarder un de ces films où l’on nous montre les nuages qui se forment, s’assemblent et se dispersent, en accéléré.

(Entretemps, il aura fallu plus de 30 minutes de manipulations diverses pour atteindre cette page sur mon blog; qui sait, l’ordi va peut-être me lâcher avant la prochaine re-définition de l’Europe, la seule, la vraie, l’éternelle, la…et cetera.)

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Entretemps aussi, un plus qu’excellent article par Boubacar Boris Diop commentant le dernier ‘show” médiatique d’Emmanuel Macron concernant la longue et fructueuse carrière de la France en Afrique, rappelant, notamment, la place qu’occuperait maintenant la France aux Nations-Unies si elle ne pouvait plus compter sur les quinze voix captives de pays sur le continent africain…

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Mais, maintenant que j’ai enfin accès à cette page, je veux parler de “la petite Amal,” une aventure exemplaire combinant certains de mes éléments préférés.

Alors, qui est cette “petite Amal” ? Une marionnette de petite fille. Mais, attention, une marionnette de 3,5 mètres de haut qui a pris le départ avec ses marionnettistes, à pied, depuis Ganziatep en Turquie et qui empruntera les voies pratiquées par les humains depuis le début des migrations, errances et autres déplacements caractérisant notre espèce, traversant l’Europe comme le font des centaines de milliers d’enfants et autres personnes vulnérables, chassées de leur lieu d’habitation par la pauvreté, la guerre, le réchauffement climatique…

Dans leur livre Résistance, certaines de ses instigatrices, Judith Butler, Zeynep Gambetti et Leticia Sabsay soulèvent la question: “Qu’y aurait-il de modifié dans nos cadres politiques, si nous pouvions imaginer la vulnérabilité comme l’une des conditions pour la possibilité même de la résistance ?”

Son arrivée est prévue pour juillet au Festival de Manchester en Grande-Bretagne. Plus de détails ? Ici.

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When I was born in 1946, the European Union did not exist. At the rate things are going, I’m not sure it will still exist wen I die. Political events, here and elsewhere are speeding by so quickly it feels like watching one of those films that show clouds forming, assembling and breaking up, in fast forward.

In the meantime, over half an hour of manipulations were required in order to reach this administration page on the blog; who knows, the computer may konk out before the next re-definition of Europe, the one, the true, the eternal, the…etc.

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Also in the meantime, a more-than excellent article in French by Boubacar Boris Diop about Macron’s latest media show over France’s long and fruitful relationship with Africa, Diop reminding everyone, notably, of the place France would truly occupy at the United Nations, were it not for the fifteen captive votes from countries on the African continent… (In French,here, if your language skills are up to it.)

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But now that I finally have access to this page, I want to talk about “Little Amal”, an exemplary adventure of the type I love. Who is she ? A 3,5 meter high puppet of a little girl. She took off with her handlers, on foot, from Ganziatep in Turkey, and will walk the roads taken by humans since the beginnings of migrations, wanderings, and other moves characteristic of our species, in order to cross Europe as do hundreds of thousands of children fleeing poverty, war, rising temperatures…

In their collective work Vulnerability in Resistance, some of her instigators, Judith Butler, Zeynep Gambetti and Leticia Sabsay raise the question: “What would change in our political frameworks if we could imagine vulnerability as one of the conditions for the very possibility of resistance?” 

Her arrival is scheduled for July at the Manchester Festival in England. Further details here.

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