Ce matin…/This morning…

Côte à côte sur le site du New York Times : un article au sujet d’un vieux prêtre à Bruxelles qui continue à soutenir concrètement les “illégaux” qu’il héberge dans son église (je note une pancarte sur la porte qui se lit: “Quand je sors je veux être libre, pas courageuse”). Et un autre article dans lequel une américaine raconte sa “libération” de son addiction à son compte Instagram sur lequel elle passait des heures à recueillir les commentaires de ses milliers d’adhérents, et à y répondre, se sentant constamment la proie du jugement d’autrui.

Personnellement, je n’ai pas à craindre cette forme d’immolation sur l’autel de l’opinion d’un public aussi ensorcellé que leurs “influenceurs”. Quelques expériences cuisantes de malentendus majeurs lorsque j’ai commencé à utiliser internet en 2007 et 2008 ont suffi pour m’apprendre qu’on ne “communique” pas sur de telles plateformes, de la même façon avec de parfaits étrangers qu’on le fait avec des connaissances de longue date. (Et s’il en est pour lire ce blog à l’occasion, j’espère qu’ils et elles comprennent que je respecte leur droit de le faire de façon parfaitement anonyme; il y a longtemps déjà que je ne considère plus internet comme un lieu d’échange, d’égaux à égaux – la grande illusion qui nous animait à ses débuts dans les années soixante-dix. Alors, je vous en prie, lisez si ça vous est utile, et passez outre, si ça ne l’est pas).

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Ayant pris le contrôle de la radio-télédiffusion et des grands groupes de presse en France, les “groupes financiers” s’attaquent dorénavant aux grandes maisons d’édition, y remplaçant les directions avec de bons et loyaux défenseurs d’une ligne ‘à droite toute’.

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Raison de plus “d’attacher sa tuque avec de la broche à foin” comme on disait dans mon enfance québécoise et de lire des trucs intelligents, par exemple, de la philosophe Myrian Ravault d’Allonnes sur « ce que la post-vérité fait de notre monde commun.»

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Et vous, braves inconnu(e)s là-bas, écrivez, peignez, chantez, dessinez ou dansez ce qui vous aide à rester sains d’esprit dans un monde à virer fou. C’est peut-être encore ce qu’il nous reste de mieux à faire, vu les quantités de morosité imposée autour de nous.

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Side by side this morning on The New York Times website: an article about an old priest in Brussels who keeps on helping “illegals” in practical terms by sheltering them in his church (I note one of the placards on the door: “When I step outside, I wish to be free, not brave”). And another article in which an American speaks of her “liberation” from her addiction to her Instagram account on which she spent hours harvesting comments from her thousands of followers, and answering them, constantly feeling preyed upon by the judgment of others.

Personally, I have no need to fear such an immolation on the altar of opinions by followers just as addicted to the process as are their “influencers”. A few sobering experiences of major misunderstanings when I started using internet in 2007 and 2008 were enough to teach me you do not “communicate” on such platforms in the same manner with perfect strangers as you do with acquaintances of long standing.

(And if there are some who read this blog occasionnally, I hope they understand I totally respect their right to do so anonymously; it has been a long time since I considered the internet a place of equal sharing among equals – the great illusion that carried us in its beginnings in the seventies. So, please, read if you find this useful, and walk on by, if it isn’t.)

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Having taken over the control of broadcasting and of major newspaper groups in France, the “financial groups” are now attacking major publishing houses, replacing their senior managers with loyal followers of a “full tack to the right!” command.

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More’s the reason to tie down your cap with baling wire, as they used to say in the Québec of my youth, and read intelligent stuff, such as philosopher Myriam Ravault d’Allonnes’ analysis on truth and what “post-truth” is doing to our common world. (in French, here.)

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And, brave unknowns out there, write, paint, sing, draw, dance whatever helps you stay as sane as possible in a crazy-making world. Perhaps this is what is best left for us to do, given the amounts of enforced glumness going down.

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