“Le gouvernement doit…”/”The government must…”

Où situer la frontière entre l’inconscience et le déni ?

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Le titre de cet article est tiré d’une chronique parue ce matin, concernant le taux effarant de violences subies par les femmes en Papouasie Nouvelle-Guinée (mentionnant au passage qu’un homme ayant reconnu sa culpabilité dans le meurtre de sa femme faisait partie des prisonniers relâchés pour je ne sais quelle bonne conduite). “Le gouvernment doit ” agir, rectifier le tir, intervenir, prendre le taureau par les cornes ou que sais-je d’autre…alors qu’il est évident que le gouvernement en question considère que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

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conversation lors d’un “petit-déjeuner d’affaires” entre deux leaders du monde libre, rapportée par une attachée de presse qui tente de se faire quelques sous après avoir servi de carpette à l’un d’eux:

leader 1 décrit l’Australie comme l’endroit le plus dangereux au monde, en raison des serpents, des scorpions, des kangourous.

Leader 2 se demande quelle est la force physique d’un kangourou.

La discussion s’engage à ce sujet.

Plus tard, il est question d’un autre leader qui a subi une résection du pancréas.

Leader 1 s’interroge à savoir si le pancréas est remplaçable et avoue ne pas bien savoir à quoi sert un pancréas. Leader 2 l’informe que ça a quelque chose à voir avec l’alcool.

“Le gouvernement doit…”

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Pendant ce temps, ici, dans la patrie des libertés et droits humains, un certain Nicolas Sarkozy, ex-président de la république, est condamné à la prison ferme, pour la deuxième fois, en attente de jugement sur une troisième affaire (les 50 millions fournies par ce éminent démocrate, j’ai nommé l’ex-président de la Lybie Khadafi, pour la campagne électorale de Sarkozy… qui s’empressera ensuite de faire bombarder la Lybie à la première occasion.)

Ceux et celles parmi les collaborateurs de Sarkozy qui ne sont pas déjà sous le coup d’une condamnation se bousculent autour du chef, “injustement” accusé par une “justice” qui n’en est pas, et cetera…

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Et, mine de rien, le gouvernement en place adopte par décret une réforme de l’assurance-chômage qui va fortement pénaliser les précaires dont les firmes abusent en emplois courts et discontinus (la baisse de compensation variera entre 17 et 40%, sans que les emplois stables se généralisent pour autant.)

“Le gouvernment doit…”? Vraiment ? C’est ça qu’on appelle du gouvernement ?

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Pour ma part, je poursuis mon écriture qui a au moins le mérite de ne faire de tort à personne. Avec une copine écrivaine, nous comptons imprimer une cinquantaine de copies de nos écrits. Dans mon cas, il s’agira d’une collection de trucs sans conséquences, intitulé La Complainte du cornichon oublié (et autres facéties).

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Where does the border lie between thoughtlessness and denial ?

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The title of this article is taken from the headline to a column published this morning, concerning the terrifying rates of violence against women in Papua New Guinea (in passing, there is mention of one man’s release from prison for some good conduct or other, despite his alleged admission he had murdered his wife). “The government must” act, readjust its priorities, intervene, grab the bull by the horns, or god knows what else… when it is more than obvious that said government considers everything’s hunky-dory as it stands.

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conversation between two “leaders of the free world” during a “working breakfast”, as reported by a press aide attempting to make a few bucks, after serving as a door mat to one of them:

Leader 1 describres Australia as the most dangerous place in the world because of the snakes, the scorpions, the kangaroos…

Leader 2 wonders how strong kangaroos are.

A discussion ensues on this topic.

Later, there is mention of another world leader who has had his gallbladder removed. Leader 1 wonders if a gallbladder is replaceable and admits not really knowing what it’s for. Leader 2 informs him it has something to do with alcohol.

“The government must…”

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Meanwhile, over here in the land of liberties and human rights, a certain Nicolas Sarkozy, ex-President of the country, is sentenced to prison, for the second time, while awaiting trial on a third charge (that of receiving 50 million € for his electoral campaign from another great democrat, Lybian leader Khadafi (whose country Sarkozy will hasten to bomb at the first opportunity).

Those among Sarkozy’s collaborators who haven’t been sentenced already, are now gathering round their chief, bewailing the “injustice” of a “justice system” that isn’t, etc…

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And, in a move designed to avoid protests, the current government imposes through a decree immediately applicable a major reform of the unemployment insurance program that will heavily prenalize those in precarious jobs, the little people firms use and abuse (the lowering of their compensations will range between 17 and 40%, without permanent employment rising for all that.)

“The government must…” ? Really? This is what we call government?

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As far as I’m concerned, I go on writing my stuff that doesn’t harm anyone. With a writing buddy, we are planning to print up some fifty copies of our short stories. In my case, it will consist of French versions of inconsequential stuff, titled La Complainte du cornichon oublié (et autres facéties) (The Forgotten Pickle’s Lament and other facetiousness).

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