
Dans le Tarn, les anglophones qui laissent des livres dans les différents dépôts publics sont friands de “best-sellers”. Aussi, lorsque des amis en récupèrent certains pour moi, il m’arrive d’y trouver surtout du plaisir à comparer les éloges dithyrambiques qui précèdent toujours leur prose immortelle. Ce qui est particulièrement amusant, c’est de constater l’utilisation quasi identique des mêmes compliments sur des livres publiés, l’une en 1997 (et qui tombe des mains, tellement il est ennuyeux et mal construit) et un autre, publié en 2020 qui promet de me propulser au 7e niveau du nirvana de la lecture trépidante. Foin de trépidation pour l’instant, on verra ça plus tard.
Evidemment, éventuellement, je les lis tous (même ceux qui me tombent d’abord des mains). Et je comprends mieux pourquoi, après lecture, ils se retrouvent dans les différents dépôts publics car, excellent, pas mal ou franchement mauvais, ils sont tous construits sur le modèle d’une équation à multiples inconnus…dont on trouve la solution dans le dernier paragraphe, si l’intrigue est menée selon les règles de l’art. Alors, à moins d’être un fanatique des mathématiques, on ne refait pas la même équation une fois qu’on l’a résolue, n’est-ce pas ? Au suivant !
C’est aussi ce qui fait leur charme, car, dans la “vraie vie”, rares sont les occasions où la boîte du puzzle a la bonne illustration en couverture et toutes les pièces d’un seul et unique puzzle dans la boîte. Alors, qu’au final x = 427, 358 ou 662 (pages) on a la réponse, et le ou les coupables sont identifiés par un(e) adversaire à la hauteur de la tâche.
Comparé à la “vraie vie” ? Du pain béni, et qu’on ne trouve pas tous les jours.
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In the Tarn, English-speakers who leave books in various public deposit boxes are heavy consumers of “best-sellers”. As a result, when friends recuperate some of them for me, I sometimes find most of the fun in comparing the extravagant praise preceding their immortal prose. What is especially amusing is noting the use of quasi-identical compliments on books published, one in 1997 (and which you literally set aside, so boring and ill-structured does it turn out to be) and another, published in 2020 that promises to send me into the 7th level of nirvana in terms of pulse-raising reading. I’ll pass on the trepidation for now, and see about it later.
Of course, eventually, I read them all (even those I start by setting aside). And having done so, I understand better they end up in book deposit boxes, because, be they excellent, not bad or truly lousy, they are all built on the model of a equation with multiple unknowns…the solution to which appears in the final paragraph. So, if you’re a writer, you read in order to see how the author weaves the tale; after which, unless you’re a math fanatic, you don’t work out the same equation more than once, right? On to the next one!
This is also what makes them attractive because, in “real life”, occasions are scarce in which the puzzle box has the right image on the cover and all the pieces of one and only puzzle inside. So that, whether the final x = 427, 358 or 662 (pages), you have the answer, and the culprit(s) are identified by an adversary up to the challenge.
Compared to “real life” ? A blessing, and one you don’t come across every day.