
Première brume automnale, ce matin.
Dans les journaux : un compendium d’informations préoccupantes, et le sentiment d’impuissance qui s’en dégage devant la mauvaise foi et la malfaisance comme principes de gouvernement, ici et ailleurs. Comme une scène de vaudeville dans laquelle, lumières éteintes, tout le monde se tape dessus et s’éreinte réciproquement pendant que ceux qui ne sont pas dans la pièce s’évertuent à arracher le tapis de sous les pieds de leurs opposants.
Nouvelles préoccupantes, ou silences butés, de la famille, au loin. Distance oblige, que faire au sujet de l’intraitable ?
Vivre avec le sentiment d’impuissance. Non seulement le sentiment, mais la certitude que les pétitions, protestations, explications, manifestations et autres “initiatives civiles” sont déjà pris en compte avec, partout, les mêmes techniques dressant les uns contre les autres pour confondre et neutraliser les initiatives, bonnes ou mauvaises, issues de mouvements autres que ceux défendus et financés par ceux au pouvoir (et qui comptent bien y demeurer.)
Restent les imprévus et les imprévisibles. L’ingéré et l’ingérable. Les espaces entre les mailles des filets.
Ça fait quand même beaucoup.
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Illustration : c’est bien peu de choses mais j’aime bien la citation du marionnettiste Jirii Trnka : ” J’ai toujours voulu que mes marionnettes restent des marionnettes, qu’elles ne soient pas une imitation de l’homme. Leurs visages fonctionnent comme des masques, utilisés dans la pantomime depuis la nuit des temps. Ceux de la Grèce antique marchaient déjà parfaitement. Le plus important, ce n’est pas le visage, mais l’expression du mouvement.”
Les mouvements involontaires, surtout. (En quoi cela a trait à mon écriture, je ne suis pas certaine, mais je suppose que je le découvrirai, éventuellement.)
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First autumn fog this morning.
In the news: a compendium of preoccupying information, and the feeling of powerlessness it conveys, seeing the bad faith and malfeasance deployed as governing principles, here and elsewhere. Like a scene in a vaudeville where, all lights out, everyone ineffectually hits on everybody else while those not in the room are busy pulling the rug out from under their opponents’ feet.
Preoccupying information, or stubborn silences from relatives, afar. Distance being a given, what to do about the intractable?
Living with the feeling of powerlessness. Not only the feeling, but the certainty that petitions, protests, explanations, demonstrations and other “civilian initiatives” have already been taken into account and that, everywhere, the same techniques are used to set the ones against the others to confound and neutralize initiatives, both good and bad, arising from movements others than those defended and financed by those in power (and who fully intend to stay there).
There remains the unpredicted and the unpredictable. The unmanaged and the unmanageable. The empty spaces in the net.
Which adds up to quite a lot.
Illustration: It’s not much, but I’ve always liked these words by puppeteer Jirii Trnka: “I’ve always wanted my puppets to remains puppets, that it not be an imitation of humans. Their faces function as masks, used in pantomime since the earliest times. Those of ancient Greece worked perfectly already. What matters most is not the face but the expression of movement.”
Involuntary movements, mainly. (How this pertains to my writing, I’m not sure, but I guess I’ll find out eventually.)