
C’est un sentiment bien étrange, lorsqu’on découvre que son propre corps a ses propres secrets et que leur découverte oblige à réviser des façons de faire, des habitudes de vie qu’on prenait pour acquises. En fait, on se sent aussi dépaysée que si les lieux d’habitation qu’on avait soi-même établis il y a à peine trois ans de cela n’étaient qu’un décor de plus dans une vie qui les a vus défiler plus souvent qu’à leur tour.
Mes personnages ? Ils sont toujours là, mais c’est moi qui ne semble plus avoir l’énergie pour aller jusqu’à eux.
Tout cela est bien curieux et je doute que les entreprises pharmaceutiques aient produit un cachet miracle contre le sentiment d’éloignement par rapport à soi-même. (Il serait peut-être temps de lire du Borges? Au moins comme une forme de contact avec cet état d’esprit chez quelqu’un d’autre?)
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It’s a very odd feeling when you discover that your own body has its own secrets and that their discovery forces to to revise ways of doing things, lifelong habits you took for granted. In fact, you feel as estranged as if the place you settled in hardly three years ago was nothing but one more stage set in a life that saw so many others being set then struck down in their turn.
My characters? Still there, but I’m the one who doesn’t seem to have the energy to go all the way toward them.
It all feels very strange and I doubt the pharmas have come up with a miracle pill against self-estrangement yet. (It might be the time to read some Borges? At least, as a form of contact with that state of mind in someone else?))