
J’ai commencé à lire les journaux et je me suis arrêtée, saisie de dégoût. Les petits personnages dessinés par Emmanuelle Pernet, vus ci-haut, résume et leur contenu et mes réactions.
Je jette un oeil aux deux textes laissés en plan avant mon hospitalisation. Ils me paraissent sans grand intérêt, racontant des choses racontées des centaines de fois déjà, et avec beaucoup plus de talent. Je ne vois pas comment un lecteur pourrait s’y intéresser quand ils ne m’intéressent plus moi-même.
Le rêve me racontait que j’étais passée sur l’autre versant du lac et, d’un promontoire, je voyais un espace beaucoup plus large que de l’autre rive où j’étais avant. Je ne sais pas au juste ce que je me raconte ainsi.
Ré-ajustement difficile, en somme. Mais vraiment, la débâcle en Afghanistan et les réactions telles que celle de la Grèce rehaussant les barrières physiques pour empêcher les gens de pénétrer en Europe; l’américain moyen disant qu’il préfère accueillir un migrant économique plutôt d’un réfugié fuyant la guerre; les retards et la gabegie française dans la gestion des visas de sortie dans un contexte où les gens ne peuvent même plus s’échapper… Un journaliste qui a vécu la débâcle au Vietnam, la comparant à celle de Kaboul dit: oui, les deux sont comparables, mais Kaboul est bien pire.
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Allez. A la recherche de l’expression écrite correspondant à la vision élargie vécue en rêve, parce qu’il n’y a vraiment rien d’autre que je puisse faire, concernant le monde dans lequel nous vivons.
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I started reading the papers and stopped, filled with disgust. The little figures drawn by Emmanuelle Pernet, shown above, summarize their content and my reactions.
I glance at the two texts I left unfinished prior to my hospitalization. They strike me as uninteresting, narrating things covered hundreds of times already, with much more talent. I don’t see how a reader could find them interesting, when they don’t even interest me anymore.
The dream told me I had passed over to the other shore of the lake and, from a promontory, I could see a space much wider than from the shore I was on before. I don’t know what I’m telling myself precisely in this dream.
In other words, a difficult readjustment. But really, the debacle in Afghanistan and reactions such as that in Greece, raising the physical barricades to keep people from penetrating in Europe; the average American saying he prefers economic migrants to refugees fleeing war; the French delays and mix-up in managing exit visas in a context where people can no longer even escape…A journalist who lived through the debacle in Vietnam, comparing it to that in Kabul says: yes, both are comparable but Kabul is much worse.
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So. Off to search for the written expression to the wider vision I experienced in dreamtime because there’s really nothing else I can do about the state of the world we live in.