J’en suis aux dernières pages du premier volume des aventures de Don Quichotte, aventures dans lesquelles le personnage transpose les déboires communs à des enchantements imposés par un vilain sorcier voulant le priver d’atteindre la gloire par ces exploits. De nos jours, on dirait qu’il souffre d’une parmi les diverses variétés de psychose, mais là n’est pas mon propos.

En fait, ce que je constate en reprenant contact avec les bulletins de nouvelles, notamment, c’est que nous vivons tous sous une forme “d’enchantement” ; une forme d’enchantement collectif qui nous fait confondre la réalité avec les élaborations construites à partir d’a priori, soit erronés, soit incomplets. Comme ils sont constamment réitérés comme étant des évidences, nous baignons tous dans un monde factice et mortifère.

C’est comparable au phénomène des oiseaux maintenus prisonniers dans une cage sans barreaux faite uniquement de lumière. Il s’agit d’une comparaison, évidemment, dans le cas des humains je ne fais pas référence à la lumière physique essentielle à notre existence, mais plutôt à la “cage” des perceptions, opinions et conclusions qui régissent nos réflexions et nos rapports avec les autres.

Un retrait du monde habituel, celui provoqué par une hospitalisation d’urgence, par exemple, permet de le constater: la réalité n’est pas ce qu’on nous raconte à son sujet.

Pour l’heure, il ne s’agit que d’un constat; comment je le développerai dans ce que j’écris, je ne sais pas encore. Chose certaine, mon rythme d’activités sera modifié lorsque je quitterai la clinique (départ prévu pour demain.)

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Une femme promène sa vieille mère dans le corridor. “Regarde devant toi,” lui dit-elle sèchement. “Ce qui se passe à droite à gauche, ça ne te regarde pas.” Probablement sur le même ton que sa mère lui assénait cette “vérité”, jadis.

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La phrase est magnifique. et matière à réflexion. Elle est de l’artiste-plasticien Nu Barreto: “Nous sommes des imparfaits, des êtres à humaniser.” Vaste programme, d’autant plus nécessaire quand on constate quand on constate la quantité de crétineries qui nous maintiennent tous en sujétion.

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I’m on the final pages of the first volume of Don Quixote’s adventures in which he transposes real mishaps into enchantments imposed by a villain wishing to deprive him of the glory attaching to his exploits. These days, we would say the man suffered from one of the various psychoses, but that is not where I mean to go.

In fact, as I renew contact with news bulletins, notably, I see how all of us live under a form of “enchantment”; a collective one that has us confusing reality with elaborations constructed on the basis of a priori that are either erroneous or incomplete. Since they are constantly reiterated as being evident, we are all bathed in a fictious and deadly world.

I would compare this to the phenomenon of birds kept imprisoned in a cage devoid of bars, one made exclusively out of light. This is a comparison, obviously, in the case of humans, I’m not referring to the physical light essential to our own existance, but rather to the “cage” of perceptions, opinions and conclusions ruling our thoughts and our relationships with others.

A retreat out of the habitual world, such as that caused by an emergency hospitalization, allows one to observe the fact that reality is not what we are told about it.

For now, this is simply something I’ve noted; how I will develop it in what I write, I don’t know yet. One thing is cetain: the rhythm of my activities will be modified once I leave the clinic (due for departure tomorrow).

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A woman walks her old mother in the hallway. “Look in front of you”, she says curtly. “What is going on to your left and to your right is none of your business.” Probably in the same tone of voice her mother delivered this “truth” to her, years ago.

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The sentence is magnificent and food for much thought. Plastician Nu Barreto says: “We are ‘imperfects’, beings in need of humanizing.” A vast program, so much the more necessary, seeing the amount of nonsense keeping us all in its grip.