
Je me suis mise à rire en lisant que l’administration Biden implique des “influenceurs/influenceuses” très suivis sur les réseaux sociaux pour transmettre le message de se faire vacciner. Je ris à cause du profil plus que bas de mon blog sur lequel les lecteurs signalent occasionnellement leur présence (bonjour à vous, merci de votre visite, j’espère que vous n’avez pas trop de soucis). Si la tendance chez les agents littéraires est de vérifier le contenu et la popularité d’un client potentiel sur les réseaux sociaux, je n’existe même pas. Bonjour le monde, mon influence ? Probablement à peu près nul.
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J’ai réussi à compléter la lecture d’un roman par une jeune américaine. Je ne contesterai pas les commentaires du genre “extraordinaire, multidimensionnel“, “beau conte de fée littéraire”, “enchanteur“. Pas plus que je ne contesterai le fait que chacun a droit à ses goûts. Personnellement, j’y ai trouvé une pensée utile dans mon propre univers. Je l’ai trouvée à la page 407 après une fantasmagorie digne de Disney, impliquant tous les personnages du folklore russe (y compris les domovoi, supposément âme de maisons individuelles, quittant leurs demeures pour se précipiter au secours de la jeune fille, déjà j’imagine la version cinématographique.) La pensée utile pour moi: “Morozko inclina la tête. Et puis la nuit sembla s’étendre pour l’envelopper, le repliant à l’intérieur d’elle-même, de sorte qu’il ne resta plus que l’obscurité là où il avait été.” A la lecture, les mots “le repliant à l’intérieur d’elle-même” furent les seuls à retenir mon attention.
Suivent les remerciements et les professions de reconnaissance éternelle envers les membres de sa famille, ses amis, l’agent littéraire qui a littéralement tenu le cap alors qu’elle voulait abandonner l’aventure, les gens merveilleux à la maison d’édition, et ainsi de suite. Tout cela est vrai, je n’en ai pas le moindre doute. C’est comme ça qu’on joue le jeu, et je n’ai jamais été douée pour jouer quelque jeu que ce soit, tel qu’il est convenu de le faire. Evidemment, il y a un prix à payer pour ça, et au final, j’en viens à considérer ce que d’autres voient comme mes échecs, ma zone personnelle de liberté dans un monde “d’influenceurs/influenceuses”. A qui je souhaite ce qu’il y a de meilleur, à chacun son chemin, et si le mien est sur base d’entêtement, qu’il en soit ainsi.
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Avec, au passage, un salut chaleureux à la jeune sprinteuse biélorusse qui a réclamé la protection des autorités japonaises lorsque les autorités de son pays ont tenté de la retourner de force après ses commentaires critiques envers ses entraîneurs.
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I had to laugh after reading about the Biden administration involving “influencers” with large followings on social media, to carry the vaccination message. I have to laugh because of the lower than low profile I keep on this blog with occasional readers signalling their presence (hello out there,thanks for dropping by and I hope your troubles are few). If the trend with literary agents is to check content and readership on wannabe published authors’ ‘social media accounts’, I don’t even exist. Hello world, my influence? Close to nil, probably.
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I made my way to the end of a novel by a young American. I won’t argue with comments such as “Extraordinary…wonderfully layered” or “Beautiful literary fairytale” “enchanting”. Nor will I argue the fact everybody’s tastes are their own. Personally, I found one bit of thought useful relative to my own universe. I found it on page 407 after all the Disneyland extravaganza put on by every figure in Russian folklore (even the domovoi, supposedly the soul of individual houses, leaving their homes to rush to the girl’s rescue, I can see the movie version already). The useful bit for me: “Morozko inclined his head. And then the night seemed to reach out and catch him up, fold him inside itself, so that there was only the dark where he had been.” When I read them, the words “fold him inside itself” were the ones that held my attention.
After which we get the acknowledgements of eternal gratitude to family members, friends, a literary agent who literally didn’t give up when the writer was tempted to walk away, the wonderful people at the publishing house, and so on. All true, I don’t doubt it for a second. That’s how the game is played and I’ve never been good at playing whatever game it was, as expected. Obviously, there’s a price to pay for that and, with time, I’m coming to consider what others see as my failures as my own personal zone of freedom in a world of “influencers”. To whom I wish all the best, to each his or her own road to follow and if mine is based on stubborness, so be it.
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With a special warm nod in passing to the young Byelorussian sprinter who sought protection from the Japanese authorities when the authorities in her country attempted to force her back against her will following her critical comments about her coaches.