1er août, /August 1st

Dans le taillis des messages officiels contradictoires au sujet du covid-19, et avec l’apparition de contagion chez des vaccinés, confusion, lassitude et accoutumance font leur travail. Des gens pour qui un public est essentiel perdent pied ou se révoltent, on ne distingue plus les tenants de complots divers des simplement prudents et/ou sceptiques. C’est le grand foutoir pendant que les habitants de zones habituellement chaudes sortent des petites laines et que ceux des coins habituellement les plus frais voient flamber leur monde. Un peu comme si l’échelle de Beaufort était prise de tournis.

Ici, un ou deux jours de chaleur intense (habituelle en cette saison) cède le pas à des jours automnaux comme ce 1er août inhabituel. Le temps semble étal comme une accalmie en pleine mer, puis un vent froid fouette les arbres tout d’un coup. Chacun s’en tire comme il peut.

Pour moi, l’accalmie persiste sur les écrits plus longs. Un, deux ou trois petits morceaux sur les “mères” se présentent chaque jour, je les note. Toutes sortes de mères. Il est rare que les hommes se définissent en tant que “maris” ou “pères”, ce ne sont que des aspects de leur existence, alors que j’ai connu quantité de femmes dont les seules “identités” étaient “épouse” et “mère”, et qui n’osaient même pas tremper le bout de l’orteil dans tout autre aspect de leur vie.

Et toutes, filles elles-même d’une mère aimée, détestée, perdue, oubliée, jamais connue, jamais comprise, donnant naissance à des filles aimées, détestées, perdues, oubliées, jamais connues, jamais comprises…boucle sur boucle sur boucle…

Des prix à payer ? Toujours. Pour le fait et pour le non-fait, les deux.

Illustration: tirée de L’échelle de Beaufort d’après les Chroniques de Nam et Loé de Jacques Yvart et Claire Forgeot, ipomée, 1983

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In the thicket of contradictory official messages about Covid-19, and with the appearance of contagion among vaccinated ones, confusion, exhaustion and habituation do their work. Folks for whom a public is essential lose their footing or rebel, no one can distinguish the proponents of various conspiracies from those who are simply cautious and/or skeptical. It’s a big blow-out while inhabitants in normally warm zones pull out their cardigans and those in usually cooler spots, see their world go up in flames. A bit as if the Beaufort Scale was on a spin.

Over here, one or two days of intense heat (usual for this season) give way to autumnal days, such as this unusual August 1st. Time seems to stretch out like a becalmed lull in mid-ocean, then a sharp wind whips through the trees. Everyone’s managing as best they can.

For me, the lull continues on the longer pieces of writing. One, two or three short “mother” pieces show up, get jotted down. All kinds of mothers. Men rarely self-define as “husbands” or “fathers”, these only being aspects of their existence, whereas I’ve known countless women whose sole “identities” were “wife” and “mother”, and who were fearful of dipping so much as a toe into any other aspects of their life.

And every one of them, the daughter of a mother – loved, hated, lost, forgotten, never known, never understood, giving birth to daughter – loved, hated, lost, forgotten, never known, never understood…loop after loop after loop…

Prices to pay? Always. For doing and for not doing, both.

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