
Qu’advient-il de votre matériel en ligne après votre mort ? Question valable qui reçoit déjà des réponses commerciales évidemment. Pour ceux et celles prêts à y mettre le prix, on offre la possibilité d’une reproduction par intelligence artificielle de la voix du ou de la cher(e) disparu(e), lisant l’un de vos emails préférés, peut-être? Ou, pour les gens plus riches, la possibilité du ou de la cher(e) disparu(e) en version hologramme. youpi quelle joie en perspective. (Pour les amateurs de films chair de poule, la version hologramme permet de jouer à Mon(ma) Bienaimé(e) m’est apparu(e) en Pleine Nuit. Yiou-yiou, est-ce toi, mon piou-piou ? Ça fait plus moderne que d’aller à une séance de spiritisme pour faire tourner les tables en demandant: “Esprit, es-tu là?”)
Pour les autres d’entre nous – soit pas si tant chéris que ça ou qui le sont par des gens qui ne gaspillent pas leurs maigres avoirs sur le dernier pif-gadget, le matériel en question sera tout simplement aspiré (si ça n’est pas déjà le cas), soit par des individus qui y trouvent des trucs à s’approprier (le principe de la décharge publique, en somme), ou par des industriels qui trouvent le moyen de faire quelque chose à partir de tout et de rien, d’une façon ou d’une autre.
Un message à leur intention ? Allez:
frères et soeurs qui après nous vivrez
j’espère que vous saurez bien profiter
de ces miennes pensées
pour combler des trous dans le mental chez vous
ou
en faire l’expression
de significations
auxquelles je n’avais même pas pensé.
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A mon humble avis, comme le veut l’expression consacrée, The Penelopiad n’est pas le meilleur des oeuvres publiées par Margaret Atwood mais déjà, avant l’ère du #MeToo, ça avait le mérite de l’impertinence bien sentie. (Je suis sur l’étagère des titres d’auteurs canadiens en ce moment. Donc, je passe à la relecture de Fifth Business par Robertson Davies à l’ironie si finement distillée. )
Illustration: interprétation par George Herriman (créateur de Krazy Kat) du fantôme Clarence dans le archy and mehitabel de don marquis
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What happens to your online stuff once you die? A valid question, already receiving commercial answers of course. For those willing to spend money on it, they can receive an AI reproduction of their deceased loved one’s voice, reading off one of the deceased beloved one’s emails perhaps? Or richer folks can have their deceased beloved one reappear as a hologram. Yippy yay such fun is on the way. (With the hologram version, lovers of creepy movies can play at My Beloved’s Ghostly Apparition in the Middle of the Night. Woo- woo is that youuuu, my littl’ lulu? It feels more up-to-date than attending a spiritualist’s séance to turn the tables and call out: Ethereal Presence, are you there?)
The rest of us – either not so terribly loved or loved by folks who don’t care to throw their meager earnings at yet another gadget at the bottom of the box of Cracker Jacks (showing my age, there) – the stuff you’ve left behind will just get swooped up (if it hasn’t been already), either by individuals finding bits they can make their own (basically the principle of city dump foragers), or firms making some use out of whatever’s out there, one way or another.
A brief message to them? Here goes:
brothers and sisters who after us shall live
hoping you’ll make good use of my thoughts
as padding or stuffing or shots
of unexpected brilliance I never even
had in mind.
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In my humble opinion (as the usual saying goes), The Penelopiad isn’t one of Margaret Atwood’s better published works but as this was prior to the #MeToo period, it at least has the merit of well-turned impertinence. (I’m on the shelf of Canadian authors at the moment, and have now moved on to Robertson Davies’ Fifth Business with its finely distilled irony.)
Illustration: George Herriman (creator of Krazy Kat) gave this interpretation of Clarence the ghost in don marquis’ archy and mehitabel