La plus grande difficulté dans l’écriture d’une nouvelle d’anticipation, c’est que chaque jour, les informations fournissent de nouvelles indications que nous sommes en pleine période, soit de rattrapage, soit de consolidation, des tendances autoritaires dont parlaient les romans dystopique du vingtième siècle. Alors ce qu’il en sera et de la planète et des sociétés humaines en 2085… Pour l’heure, purges, arrestations, emprisonnement, surveillance, interdictions d’ONG (ou leur transformation en alliés des forces de répression), la tendance est généralisée, servie par des prétextes de luttes contre le terrorisme et le Covid.

Et tout est tellement urgent, n’est-ce pas ? On se croirait sous le règne du lapin blanc et de la reine rouge dans Alice au pays des merveilles. Vite, vite, ne réfléchis pas, saute.

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Les deux jeunes volontaires du programme européen Erasmus dont j’ai facilité l’apprentissage du français repartent, l’une en Allemagne, l’autre en Lituanie. Nous avions poursuivi les rencontres hors-contrat, par simple amitié, question d’étendre le vocabulaire sur les sujets d’intérêt commun – politique, santé, économie, relations humaines… Elles vont bien me manquer.

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Et oui, bien sûr, dans les affaires humaines, le balancier a tendance a effectué des revirements et des mouvements d’un extrême vers un autre. Alors ? Alors, sauver ce qui peut l’être, consolider les liens qu’il est possible de consolider, lâcher prise quand ça devient nécessaire. Demeurer sain d’esprit sous les règnes de créateurs de démence. D’autres l’ont réussi avant nous. (Pourquoi l’anecdote suivante me revient-elle en mémoire, du jeune homme qui réussit à traverser la frontière pendant l’occupation soviétique de la Tchéquoslovaquie: de jour il marchait en repeignant les bornes kilométriques et le soir, il picolait avec les policiers locaux; jusqu’à atteindre la frontière avec l’Allemagne, et de disparaître, pinceau à la main. Il paraîtrait qu’on ne l’a jamais revu.)

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The greatest difficulty in writing a futuristic story: each and every day, the news provides new indications that we are currently either in catch-up mode or consolidating authoritarian tendencies mentioned in twentieth century dystopian novels. So how the planet and human societies will be faring in 2085…For the time being, purges, arrests, imprisonment, surveillance, closing of NGOs (or their transformation into allies in the forces of repression), the tendency is generalized and served by alibis of fighting against terrorism and Covid.

And everything is so urgent, yes? You would think we are under the reign of the white rabbit and the Red Queen in Alice in Wonderland. Quick, quick, don’t think, jump.

The two young volunteers from the European Erasmus project whose learning of French I facilitated are headed back to their respective countries, one in Germany, the other in Lithuania. We had pursued our meetings outside contract-related ones, out of friendship, so as to develop more vocabulary on topics of common interest – politics, health, economy, human relations…I will miss them greatly.

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And yes, of course, in human affairs, the pendulum is given to both wild gyrations and swings from one extreme to another. Saving what can be saved, strengthening those bonds you can strengthen, letting go when you have to . Staying sane in the days of reigning crazy makers. Others managed to do it before us.

(Why does this anecdote spring to mind? Of the young man who managed to cross the border out of Czechoslovakia during the Soviet occupation, by travelling on foot, repainting the kilometer markers during the day, and drinking a pint with the local constabulary in the evenings, until he crossed over into Germany with his paintbrush, never to be seen again.)