apprendre à tomber/learning how to fall

Hier, la pluie s’est arrêtée vers midi, le ciel s’est dégagé et les spectacles ont eu lieu sous un ciel bleu (voir ci-haut). Orage toute la nuit, ce matin, tombe une pluie aussi fine qu’une poussière (…la poussière vient de s’épaissir…). On verra bien ce que ça donnera pour les spectacles d’aujourd’hui. Il y a des jours où les arts de la rue peuvent servir de métaphore à tous les autres aspects de l’existence.

Dans la colonne des “bons conseils” du Guardian ce matin, une femme demandait conseil pour son désespoir face à son insuccès en tant qu’écrivain (“insuccès”, dans son texte=non-reconnaissance par les autres.) J’avoue que si le succès se mesurait pour moi à la reconnaissance par d’autres, il y a longtemps que j’aurais cessé d’écrire. (La réponse pouvait se résumer aux mots suivants: “Dirigez votre énergie vers votre créativité, et faites comme vous l’entendez.” Ce qui m’a semblé l’expression même du bon sens.)

Il y a presque quarante ans de cela, alors que je pesais 48 kg, j’ai pris des cours de judo, dans le but principal d’apprendre à tomber (suite à une vilaine chute imprévue). Je ne crois pas que je saurais effectuer un roulé-boulé aussi bien maintenant qu’à l’époque, mais il m’en reste quelque chose dans l’esprit qui s’applique aux déceptions, grandes et petites. Ça s’appelle la non-résistance.

Quant au succès, les mots suivants me semblent encore parfaitement sensés: “Le-la plus différent(e) tu seras, plus grandes seront tes chances de trouver des lecteurs. Ça ne se produira peut-être pas aussi vite que tu le voudrais; ça ne se produira peut-être pas du tout, mais tu l’as toujours su et, d’une façon ou d’une autre, ce savoir a alimenté ton travail.” Exactement. (Merci, Shelly Lowenkopf.)

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Yesterday, the rain stopped at noon, the sky cleared and the shows took place under a blue sky (see above). Stormy weather all night, this morning a rain as fine as dust is falling (…the dust just thickened…) We’ll see how it goes for today’s performances. There are days when street arts can serve as metaphor for all other aspects of living.

In The Guardian’s “advice” column this morning, a woman was seeking help for her despair over her lack of success as a writer (“lack of success” in her text= non-recognition by others). Frankly, if I used recognition by others as a measure of success, I would have stopped writing a long time ago. (The answer could be summarized in the following words: “Direct your energy to your creativity and do what you want to do.” Which struck me as plain and simple common sense.)

Almost forty years ago, when I weighed in at 48 kgs, I took judo lessons, my main purpose being to learn how to fall (after taking a nasty and unsollicited plunge). I don’t think I could manage a tumble roll quite as well now as I did then but there’s something of that same spirit that applies to disappointments both great and small. Non-resistance is what it’s called.

And as for success, the following words still make perfect sense to me: “The more unlike others you are, the more likely you are to find a readership. It may not happen as soon as you wish; it may not happen at all, but you knew that all along and, somehow, the knowledge of it fueled your work.” Precisely. (Thank you, Shelly Lowenkopf.)

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