
critiques et analystes vont se relayer en France aujourd’hui pour nous “expliquer” l’abstention massive des électeurs lors des régionales. Personnellement, je la résume par un désaveu tout aussi massif du parti, des décisions et des méthodes des uns et des autres et, en tout premier, du ‘parti’ d’Emmanuel Macron qui n’est rien d’autre qu’un véhicule pour transporter les ambitions personnelles du jeune homme en question, porteur qu’il est des ambitions des “premiers de cordée” dont il s’est fait le champion. Comme tout un chacun, j’ai reçu une profusion de paperasses dans mon courrier et quel que soit le ‘parti’ dont il affichait le candidat, il n’y avait aucune mention de quelque parti que ce soit et rien d’autre que l’insistance plus ou moins appuyé sur notre “sécurité” pour révéler ce qui se cachait derrière l’Avenir Rayonnant que nous promettaient les dents parfaitement alignés du candidat. A croire que le réchauffement climatique allait se régler tout seul grâce à l’effet réfléchissant de sa dentition.
Après le premier tour, un jeune homme a exprimé ce qui me paraît une évidence criante: rien dans ce processus ne ressemble aux besoins et aux priorités du plus grand nombre d’entre eux (et d’entre nous, aussi). Tous ces supposés ‘représentants élus’ semblent s’imaginer que le bon peuple vit de leurs postures et déclamations et ne remarquent pas le mépris complet dans lequel il est tenu. Et bien, ils se trompent et un jeune homme qui perd une main parce que la police utilise des armes de guerre pour disperser une fête, parle plus fort qu’une littérature de campagne dont le meilleur usage est de recouvrir le fond du bac de la litière du minou.
Au réveil, ce matin, mes pensées n’étaient pas sur les élections régionales, mais sur les prophéties auto-réalisatrices (l’exemple classique étant celle du bonhomme traversant un champ enneigé pour emprunter une pelle et se convainquant si bien que sa requête sera refusée qu’il insulte la personne qui ouvre la porte à ses coups répétés).
J’ai souvent l’impression que nous vivons dans un univers mental façonné par des marchands du mensonge qui disent “entre vous et la catastrophe, il n’y a que nous” alors que, justement…quelqu’un se souvient du magicien d’Oz ?
s’il nous faut nous projeter vers l’avenir, autant le faire sur des prophéties auto-réalisatrices qui ramènent des sourires, des vraies. Non? A tout le moins, se débrancher des prophètes de malheur qui se bourrent les poches, c’est déjà poser un ‘non’ qui équivaut à un ‘oui’ potentiel…à autre chose.
Illustration: Esprit de contradiction ’21 chez Adopt Art
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Critics and analysts will take turns in France today in order to “explain” to us the massive abstention of electors at the regionals. Personally, I summarize it by a massive disavowal of the party, the decisions and the methods of them all, and, foremost, those of Emmanuel Macron’s ‘party” which is nothing other than a vehicle to carry the personal ambitions of that young man, himself being the carrier of the ambitions of those “leaders” he has championed. As did everyone else, I received an avalanche of paper in my mailbox and no matter whose candidate was displayed on it, there was no reference to any party whatsoever and nothing but the more or less heavily underlined insistence on our “security” to reveal what hid behind the “Bright Future” promised by the candidate’s perfectly aligned teeth. As if global warming would take care of itself, thanks to the reflective power of those gleaming choppers.
After the first round of the election, a young man expressed what appears to me as screamingly obvious: nothing in this process resembles the needs and priorities of the greatest number of them (and of us also). All of the ‘elected representatives’ seem to imagine that the good people live off their posturing and spoutings and do not notice the total disdain in which they are held. Well, they are wrong, and a young man losing a hand to police using war weapons to break up a party speaks louder than campaign literature the main use for which is lining the kittie’s litter box.
Upon waking this morning, my thoughts weren’t on the regional elections. They were on the notion of self-fulfilling prophecies and how that notion usually refers to the negative ones (the classical example being that of the man in need of a shovel, trudging through the snow and convincing himself his request will be denied…and hurling insults at the person answering his insistent knocking at the door).
I often get the feeling we live in a mental universe fashioned by merchants of lies claiming “between you and disaster, there is only us”, whereas … does anyone remember the wizard of oz?
If we must self-propel into the future, we may as well do so on self-fulfilling prophecies that bring smiles to our faces, real smiles. No? At the very least, unplugging from the prophets of doom filling their pockets is already stating a ‘no’ that’s equivalent to a potential ‘yes’…to something else.
Illustration: Esprit de contradiction ’21 at Adopt Art