
je plains les gens qui croient sincèrement que les réseaux dit sociaux constituent des plate-forme de communication. La communication supposant, du moins dans ma compréhension de la chose, un échange, un aller-retour-aller-retour-aller…et ainsi de suite. De quel ‘échange’ parle-t-on dans le cas de ‘clics’ parfaitement anonymes, parfois accompagnés d’un ’emoji’ souriant, grimaçant, applaudissant, sautant en l’air… Le monde doit sembler bien vide et bien triste si on croit que sa valeur personnelle est liée à beaucoup beaucoup beaucoup de ‘clics’.
A bien des égards, les clics anonymes sont une illustration de la perte d’un contact réel et utile entre les personnes, remplacé par des signes symboliques et abstraits, suggérant quelque chose qui n’est pas là vraiment.
Il faut croire que le symbolique est important pour l’humain. Mais alors, vaut mieux assumer le fait qu’on écrit parce qu’on le veut bien, et si on a la chance d’avoir conserver des amis imaginaires depuis l’enfance, ils et elles servent parfaitement la part de symbolique qui nous accompagne, et de jour et de nuit.
Une nuit, ici, passée dans un long rêve sur la révision (avant une journée qui comprendra et de la révision, et de la traduction; de quoi nourrir le symbolique à profusion, entre les moments passés avec des personnes en chair et en os.) Et le plaisir de lire un morceau supérieur d’écriture, Saturday par Ian McEwan.
Illustration: j’aimerais bien connaître le nom de ces artistes. Mais elles me sont inconnues.
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I feel sorry for people who sincerely believe that so-called social networks are communication platforms. Communication, at least in my understanding of it, supposes an exchange, a back-and-forth-back-and-forth-back…and so on. Of what ‘exchange’ are we talking about in the case of thoroughly anonymous ‘clicks’, sometimes accompanied by an “emoji” smiliant, grimacing, applauding, jumping up and down… How empty and lonely the world must feel, if you happen to believe your worth depends on many many many ‘clicks’.
In many ways, anonymous clicks are an illustration of the loss of real and useful contact between people, replaced by symbolic, abstract signs suggestive of something that isn’t there, factually.
The symbolic appears to be important for humans. Better then to accept the fact one writes because one wants to, and if one is lucky enough to have kept imaginary friends since childhood, they are perfect to feed the symbolic part in us that keeps us company, both day and night.
A night spent over here in a long dream about revision (prior to a day comprising both revision and translation, enough to abundantly feed the symbolic, between moments spent with live people.) And the pleasure of reading a piece of superior writing, that of Ian McEwan in Saturday.*
*Ian McEwan, Saturday, Vintage, Random House 2005
Illustration: I would love to know the name of these artists, but I dont.