
Deux représentants du peuple américain, particulièrement futés, ont apporté leurs contributions au débat sur les changements climatiques récemment. Le premier tenait à rassurer tout le monde. Tout est normal ‘business as usual’ pour ainsi dire. Voyons: le niveau de la mer s’élève. Ben…ouais, évidemment, et depuis toujours. Avec toutes ces boues déversées par les fleuves, et ces écroulements de falaise ici et là, le fond de la mer s’épaissit, alors l’eau est portée plus haut, c’est tout. On se calme, quoi.
Mais mon préféré c’est le brave parmi les braves, ne reculant devant défi. Ça chauffe un peu fort, ces jours-ci? OK. Ne pourrait-on pas, demande-t-il à une représentante des eaux et forêts, déplacer légèrement l’orbite lunaire (quelqu’un lui a dit que l’orbite lunaire avait une influence déterminante sur la température); ou, de façon plus radicale, carrément modifier l’orbite de la terre autour de ce soleil ou d’un autre, tant qu’à être en mode “aux grands maux, les grands remèdes”.
C’est alors qu’ils surgissent: une véritable métaphore de cygnes – blancs, noirs, qu’importe, tous solidaires. S’emparant de cordes solides, ils attachent la terre et d’un seul effort gigantesque et sublime, ils la tirent vers un environnement où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté, comme disait l’autre. Une brise légère rafraîchit les fronts des humains et le soleil (bleu, blanc, rose, jaune, qu’importe) se baigne gentiment dans une mer à élévation fixée par décret gouvernemental.
Malheureusement, des éternuements convulsifs dûs à des allergies saisonnières, m’ont réveillée et privée du plaisir de connaître (et de partager) la destination prise par la métaphore.
Dommage.
(Illustration: photo par Lola Guerrera)
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(and no matter what the counter says on wordpress, it is currently 3:30 AM on Friday June 11 2021 over here)
Two particularly bright American representatives of the people recently contributed to the debate on climate changes. The first meant to reassure everyone. Everything is normal ‘business as usual’ so to speak. Let’s see: the level of the sea is rising. Well…yeah, obviously, like it’s always done. What with all that mud thrown into it by rivers and those crumbling rock faces here and there, the bottom of the sea gets thicker, so where can the water go, except higher, right? So, cool it everybody.
But my favorite is the brave among the brave who does not flinch before the highest challenges. Things are getting a bit hot, these days? OK. Couldn’t we, he asks a representative from the Forest protection agency, slightly modify the moon’s orbit (someone’s told him the moon’s orbit has a direct effect on terrestrial temperatures); or, taking more radical measures, squarely modify the earth’s orbit around this sun or another – whichever works best in times requiring extreme measures.
And that is when they show up: a veritable metaphor of swans – white, black, no matter, all in solidarity. Grabbing hold of solid ropes, they tie up the earth, and in one gigantic and sublime effort, they haul it to an environment where all is order, beauty, luxury, calm, and voluptuousness as the poet once said. A light and pleasant breeze plays off every human forehead and the sun (whether blue, white, pink, yellow, who cares) gently bathes in seas the elevation of which has been prescribed by governmental decree.
Unfortunately, convulsive sneezing due to seasonal allergies then pulls me out of sleep, depriving me of the pleasure of knowing (and sharing) the destination adopted by the metaphor.
A pity.
Illustration: photo by Lola Guerrera