quel jour sommes-nous ?/What day is this?

Évidemment, il y a la chanson interprétée par Montand sur un poème de Prévert. Mais ici, la question est “pour de vrai” comme me le confirment les quelques personnes que j’ai croisées ce matin en allant acheter quelques provisions. Passant devant le salon de thé, je constate que la copine est ouverte “les mardis et les mercredis” (ce qui réduit le choix de jour à deux possibilités au lieu de sept), alors qu’elle prépare des assiettes à emporter pour les quelques commerçants ouverts sur la place dans le haut de la ville. Question de payer le loyer, car tout le monde n’a pas le bénéfice d’un propriétaire compréhensif. Comme elle tient brocante aussi, j’aperçois le livre illustré ci-haut. Elle me le prête, de quoi me permettre de ne pas relire les titres dans ma propre bibliothèque pour une nième fois. C’est-à-dire, pour les moments où je n’entends pas des voix à la Jeanne d’Arc. Non, dans mon cas, il s’agit ni de messagers divins ni de symptômes de maladie mentale.Tout simplement, mes personnages ont tendance à se manifester à l’improviste, la plupart du temps par un bout de dialogue dont il me faut ensuite retracer l’origine et le dénouement. Raison pour laquelle, il y a des bouts de papier et des stylos un peu partout dans mon espace de vie.

J’ouvre le Conan Doyle au hasard et à la page 292, je tombe sur les mots: “My own hobby has always been nervous disease. I should wish to make it an absolute speciality, but, of course, a man must take what he can get at first.” (La maladie nerveuse constitue mon propre passe-temps. J’aimerais en faire une spécialité absolue, mais, évidemment, un homme doit se contenter de ce qu’il peut obtenir en premier.”

“Hm…” dit un psychiatre en se penchant vers moi, “parlez-moi encore de ces voix que vous entendez…” (Je crois qu’il s’est trompé de chapitre.)

*

Of course, In French those are the first words of a song interpreted by Yves Montand on a poem by Jacques Prévert. But in this context, the question is “for real”, as confirmed by the few people I ran into on my way to buying a few supplies. Passing by the tea house, I see my friend is open “on Tuesdays and Wednesdays” (which narrows down the day options to two out of seven) when she prepares take-out meals for the few shop owners still open in the upper town. She does this to cover her rent, since not everyone is blessed with an understanding landlord. Since she also sells second hand items, she lends me the book illustrated above which will allow me to read something other than an item out of my personal library, for the umpteenth time. For those moments when I’m not hearing voices as Joan of Arc did. No, in my case, they are not from divine messengers or a symptom of mental disease. Simply put, my characters tend to show up unexpectedly, usually with a bit of dialogue I must then trace back to its origin and down to its conclusion. Reason for which my living space is cluttered with bits of paper and ballpoint pens.

I open the Conan Doyle at random and come across the following words on page 292: “My own hobby has always been nervous disease. I should wish to make it an absolute speciality, but, of course, a man must take what he can get at first.”

“Hm…”the psychiatrist says, leaning in close. “Let’s hear more about those voices of yours…” (I think he’s landed in the wrong chapter.)

Leave a comment