L’ennui/Boredom

Qu’est-ce que les chefs de pupitre vont s’embêter après le départ de Trump. Qu’est-ce qu’ils vont devoir inventer pour maintenir les records de “clic” sans les histoires du père, le bouffon malfaisant et de sa progéniture -. Ils offrent une série de télé-réalité, en vrai ! Remplacée par d’ennuyeuses informations sur la montagne de problèmes attendant son successeur… Evidemment, il y aura encore le Covid mais, là aussi, l’ennui s’installe. La dernière trouvaille ce matin consistait à nous annoncer que le fait de parler répandait autant le Covid que le fait de tousser. Ne reste plus qu’à nous enfermer chacun dans notre petit bunker individuel, à partir duquel nous pourrons travailler, faire des études et des achats en ligne. L’argent continuera de s’entasser pour ceux qui en ont, il y aura moins de dépenses pour le contrôle des foules. Quant à l’ennui… bof, on pourra toujours s’insulter à qui mieux mieux sur les “réseaux sociaux”, non?

L”ennui. Un sujet que tout le monde évite et une sensation que tout le monde déteste. Une bonne partie de nos échanges consiste en tentative d’évitement de cette sensation désagréable de “bof” intégral. Difficile à éviter lorsque les contacts réels se réduisent de plus en plus et que la seule compagnie avec laquelle on passe ses journées et ses nuits, c’est ce soi-même qu’on est supposé s’employer à connaître de mieux en mieux, y compris ces fascinants moments de grand “bof”. Je ne suis pas une fanatique d’ une “économie des distractions”, mais entre le trop-plein et le trop-vide, il y a un équilibre difficile à trouver, ces temps-ci . L’imaginaire lui-même s’en ressent cruellement. Utilisant ce qu’ils ont sous la main, mes personnages s’ennuient, eux aussi. Ce qui ne donne pas des pages d’un intérêt palpitant. Pas grave: je n’ai pas de contrats à respecter et suis pleine de compassion pour les journalistes et les écrivains qui le sont. Voyons voyons, de quoi pourrions-nous parler aujourd’hui???

L’ennui. Paraîtrait qu’il faut l’accepter, l’accueillir, l’explorer. Comme si on avait le choix, en ce moment…

Illustration: pierres en hivernage ressentant et explorant le ralentissement de leur croissance

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Editors in chief are going to miss Trump so much. What will they have to invent to maintain the “clicks” without stories about the evil buffoon and his offspring. They offer a live reality TV show! To be replaced by boring information on the mountain of problems awaiting his successor…Of course, there will still be Covid but, boredom is setting in there also. The latest “find” this morning was a headline stating that “talking can spread Covid as much as coughing” according to one research or another. The only solution is to stop interacting altogether. Confine ourselves in our individual little bunkers from which we can distance work, distance learn, distance shop. Money will go on piling up for those to whom it flows, with less of it wasted on crowd control. As for boredom…we can always instult one another on “social media”, no?

Boredom. A topic everyone tries to avoid and a sensation everyone hates. A large part of our exchanges consist in attempts at avoiding this unpleasant feeling of a total “blah”. Hard to avoid when real contacts become more and more restricted and when the only company available both day and night, is one’s own – which we are supposed to get to know better and better, including those fascinating “blah” periods. I am not a fan of the “distraction economy”, but between too much and too little, there must be a balance somewhere, hard to find these days. The imagination also suffers cruelly from this. So, using the only material available, my fictional characters are bored also. Which doesn’t make for a page-turner, I’m sure. Not a problem: I’m not under contract with anyone and pity the poor journalists and writers who are. Let’s see, let’s see, what could we talk about today???

Boredom. Apparently, we’re supposed to accept it, greet it, explore it. As if we had any other option, these days.

Illustration: wintering stones experiencing and exploring their slow-growth period

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