“faire avec”/”making do”

Au moment du déconfinement scolaire, les enseignantes de l’une des écoles de cette ville ont revêtu ces jupes comme façon ludique de marquer les règles de distanciation. Hier et aujourd’hui, les jupes sont un des éléments de décor pour une version très très très allégée du festival des arts de la rue Rues d’Été, reporté à l’automne pour cause de pandémie. Les enfants avaient aussi fabriqué des bouquets de fleurs avec des retailles de tissu pour orner le pont qui mène à la place du marché.

Je suis entourée de gens qui tiennent bon malgré un tas de problèmes en matière de boulot, de santé, d’argent. Et encore une fois, comme j’ai pu le constaté toute ma vie, les gens qui sont le plus portés à faire preuve de solidarité, ce sont justement ceux et celles qui sont familiers du “faire avec”. Parce qu’ils et elles ne savent que trop bien ce que ça veut dire que de “s’en passer”.

Alors, quand j’entends un président utiliser le mot magnifique de “solidarité” pour justifier ses cafouillages et son dévouement aveugle à la cause d’un système économique catastrophique, je me dis que lui et ses ministres devraient retourner sur les bancs d’école, de préférence dans un quartier dit “défavorisé”. Question de redonner du sens aux mots et aux humains qui n’ont jamais demandé à être galvaudés de la sorte.

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When the confinement period ended for the schools, teachers in one of them in this town wore these skirts as a fun way to illustrate the distancing rule. Yesterday and today, the skirts are one of the elements indicating a extremely light version of the street arts festival – Rues d’Été – that was moved to the fall because of the pandemic. The children also made bouquets of flowers with scraps of material to decorate the bridge leading to the market place.

I’m surrounded by people who keep on keeping on despite a host of problems, both work-wise, health-wise, and money-wise. And once again, as I’ve seen happen throughout my life, the ones most inclined to show solidarity are the ones who know all about “making do”. Because they know what it means to “do without”.

So when I hear a president use the magnificent word of “solidarity” to justify his blunders and his blind devotion to a catastrophic economic system, I tell myself that he and his ministers should go back to school, preferably in a neighborhood qualified as being “disadvantaged”. If only to give back meaning to words and humans that never deserved to be sullied that way.

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