s’amuser/having fun

Chaque fois que je passe à côté de cette borne d’incendie, je me dis “ah, le voici, le dernier survivant de la 1ère guerre mondiale (il a perdu le tronc, les bras et les jambes, mais grâce à son masque, il a préservé la partie essentielle de son être.)

Pas drôle ? Vous avez raison. Pas drôle du tout. Mais que voulez-vous, j’en suis là. Tous mes amis, amuseurs publics de leur métier, sont au chômage (quand ils y ont droit) ou dans la dèche sèche. Le président de tous les français, lui, peut aller faire des ronds dans l’eau sur son jet ski motorisé, mais pour le bon peuple il y a le travail (pour ceux qui en ont), la nourriture (même réflexion) et le dodo (s’ils y parviennent). Ils peuvent aussi se stupéfier en regardant des émissions débiles et/ou en abusant de substances plus ou moins licites. Mais le message de base demeure: On n’est pas là pour s’amuser, ni pour gagner son ciel non plus. On est là pour…on est là pour…SAUVER L’ÉCONOMIE POUR CEUX QUI EN PROFITENT !

Lorsque je reviens du marché extérieur où, par-dessus le masque, je bouge les sourcils en direction d’autres sourcils qui me semblent familiers, j’entre chez moi et je pratique le mouvement dramatique employé par cette piètre excuse pour un être humain sur le balcon à la Maison Blanche devant des adorateurs sélectionnés (ceux-là même qu’il se dit heureux de ne plus avoir à toucher grâce au coronavirus). Donc, je retire l’élastique entourant l’oreille droite et – voilà !- j’enlève le masque d’un seul coup, à la vue des bestioles – mouches, moucherons et anonymes – voltigeant dans ma cour. Ouaouh ! Qu’est-ce qu’on s’amuse ! obladi-oblada-life goes on.

(À part ça, moi ça va ? Et vous ?)

*

Every time I walk by this fire hydrant, I tell myself “ah, there he is, the last survivor of the 1st World War (he lost his trunk, his arms and his legs, but thanks to his mask, he preserved the essential part of his being.)

Not funny? You’re right. Not funny at all. But what can you do, that’s the point I’ve reached. All my friends, whose jobs are to amuse the public, are on unemployment (if they’re entitled to it) or in deep trouble. The President of all the French can go spin around on his motorized jet ski, but for the good old plain folk there is work (for those who have a job), food (same comment) and sleep (if they can manage it). They can also zone out on dumb TV shows and/or more or less illicit substances. But basically, the message is: We’re not here to have fun or to deserve a place in heaven either. We’re here to…we’re here to…SAVE THE ECONOMY FOR THOSE WHO PROFIT FROM IT!

When I come home from the outdoor market where, above my mask, I wiggle my eyebrows at other familiar-looking eyebrows, I come inside and practice removing my mask in the same dramatic gesture as did the sorry excuse for a human being standing on a balcony in front of carefully selected adoring fans in the States (the same ones he’s so happy not to have to shake hands with, thanks to the coronavirus.) So I remove the elastic from over the right ear and – whoosh ! – in one fell swoop, I pull off the mask in full view of the bugs -flies, midges and anonymous ones – flitting about in my back yard. Wee! Such Fun ! Obladi-oblada-life goes on.

(Apart from which, I’m doing OK. And you?)

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