En honneur de Popaul, le platane libre penseur/In honor of Popaul the free-thinking plane tree

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En honneur de Popaul, le platane libre penseur –

Ah, ce Jules Verne !  Il ne se fatiguait pas avec la vraisemblance. A tel point que je rigole tout haut devant l’énormité des ficelles. Par exemple, dans l’historiette “Une ville flottante”, lorsque Drake (l’infâme) et Fabian (le valeureux) s’affrontent à l’épée en pleine tempête sur le pont d’un navire (la ville flottante du titre) et qu’un éclair frappe l’épée de l’infâme et le tue. Raide mort, il est, plus mort qu’un clou dans une planche pourrie. Laissant Fabian libre de récupérer son Ellen adorée, rendue folle de douleur à sa perte et que l’amour guérira d’un coup. Où ça ? Mais à Niagara Falls, le rendez-vous obligé des amoureux ! C’est bô. C’est stupide. On n’y croit pas une seconde et on rigole pour cette raison même. Parce que les bonnes blagues, on pourra les chercher longtemps dans l’actualité où l’infamie, la vraie,  prend ses aises.

J’étais en train de traduire du français vers l’anglais l’article intitulé Turquie – Serviettes, Kurdes et démocratie dans lequel il est question du drapeau “sacré” lorsqu’accidentellement, j’ai transposé deux des lettres et au lieu de “sacred“, je me suis retrouvée avec “scared” (effrayé). Et, à y réfléchir, la transposition  ne vaut pas seulement pour la Turquie car la peur rend stupide sous tous les cieux, et c’est bien l’intention de ceux qui la propagent en répandant les bobards.

Bref, entre les nouvelles de Gogol et mes re-lectures de Jules Verne, je me sens irrésistiblement attirée vers le loufoque, au point de songer à reprendre des dialogues entre un dentiste et Sam, son meilleur ami et moule à dentier préféré. (Les patients réguliers du dentiste sont habitués à ce genre de conversations; il leur arrive parfois d’intercéder en faveur de Sam.) Aussi bizarre que cela puisse paraître, je crois que la loufoquerie constitue une forme d’hygiène mentale.

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Chiche pour Le rayon vert de Jules Verne alors? Ma dernière lecture en remonte à 1955. Je me souviens vaguement qu’il se produisait une tempête dans une grotte et que l’amour triomphait de tout. Allons (re)voir ça de plus près.

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Illustration: Popaul, plantane libre-penseur, recevant stoïquement son amende de 135€ pour ‘distanciation illégale’. Aucun des observateurs ne porte un masque, alors la scène doit se dérouler dans l’état de la Georgie.

In honor of Popaul the free-thinking plane tree –

Ah, that Jules Verne !  He didn’t bother with plausibility. To such an extent that I laugh out loud at the enormity of the tricks. For example, in the short story “A floating City”, when Drake (the fiend) and Fabian (the valiant one) pair off with swords in the midst of a storm on the deck of a ship (the floating city in the title), and lightning strikes the fiendish one’s sword and kills him. Leaving him deader than a doornail in a rotten plank. Leaving Fabian free to recuperate his adored Ellen, driven mad from the loss of him and  who will be healed by love in one fell swoop. Where? But in Niagara Falls, the required meeting place for lovers! So beee-auti-fool. So silly. I don’t believe it for a second and that’s the very reason why I laugh out loud. Because I can search long and hard for good jokes in the news where infamy, the real kind, makes itself at home.

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I was translating from French to English an article titled Turkey – Towels, Kurds and Democracy in which there is mention of a “sacred” flag. Accidentally, I transposed two of the letters and typed “scared” instead. Come to think of it, this transposition is not only valid for Turkey because fear makes you stupid under any climate and that is precisely the intention of those spreading horrific lies.

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In short, between Gogol’s short stories and my re-readings of Jules Verne, I’m finding myself irresistibly attracted toward the zany – to the point of thinking of resurrecting dialogues between a dentist and  Sam, his favorite denture mold who happens to be his best buddy. The dentist’s regular patients are used to this; sometimes, they even put in a word or two in Sam’s favor. As bizarre as this may seem, I believe zaniness constitutes a form of mental hygiene.

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Game for Verne’s  The Green Ray, then? The last time I read it was back in  1955. I vaguely remember a violent storm inside a cavern, and that love conquered all. Let’s go have another close look.

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Illustration: Popaul, the free-thinking plane tree, stoically receiving his 135€ fine for “illegal distancing”.  None of the onlookers are wearing masks, so this must be taking place in the State of Georgia.

 

 

 

 

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