C’est la France. J’y habite.

(Sans le bénéfice des déjeuners sur le tapis du salon où il n’y a pas de tapis ni invités avec qui pique-niquer. C’est comme ça.)

Non, mis  à part la perspective peu réjouissante d’un confinement jusqu’à…ce que le président en décide autrement pour les confinés vs ceux qui se doivent de construire des immeubles à bureaux, deux éléments dans les journaux de France ont retenu mon attention ce matin: soit parce que j’ai toujours été nulle en maths (gamine, je ne comprenais pas pourquoi on ne nous distribuait pas à toutes le manuel du prof, puisque les réponses y étaient déjà); ou encore parce que comme chantait Georges Brassens, “le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con.”

Donc, en premier: le magnifique travail de précision réalisé par le journal Le Monde qui nous présente, département par département, la situation des hospitalisés, des morts et des guéris du coronavirus. J’apprends ainsi que sur la base d’un calcul sur 10 000 habitants, au 7 avril le Tarn comptait 1,2 hospitalisés, 0,6 personnes en réanimation, 0,2 personnes décédées et 0,9 de guéris.

Les proportions m’ont toujours fait un drôle d’effet quand elles sont appliquées aux personnes (ou autres formes de vie). Avez-vous déjà croisé un élevage composé de 0,8 canards gavés pour leur foie? (Ces canards ont un bec, un oesophage, un estomac et un foie; les magrets ont été refilés au beau-frère qui les vend sous vide; le reste de la bête était inutile, on l’a donc éliminée. On n’arrête pas le progrès.)

Non, allez, un peu de sérieux. Cet appel relayé par Médiapart, par exemple, pour une reconnaissance ‘temporaire’ des sans-papier sur le territoire. Jamais le gouvernment n’acceptera une chose pareille, le temporaire étant ce qui s’avère le plus permanent; et puis, ça énerverait Marine et, je vous le demande, le président a-t-il vraiment besoin d’une Marine qui s’énerve (qu’il s’agisse de la personne ou des troupes à bord du ‘fleuron de la marine nationale’). Personnellement, je réclamerais d’abord et avant tout la radiation de la mesure privant les nouveaux arrivants sur le territoire de tout service médical pendant 3 mois. Mise à part son inhumanité (ce qui ne préoccupe en rien les dirigeants), elle est d’une stupidité profonde puisque la maladie (contrairement aux policiers) ne demande pas: “Montrez-moi vos papiers.”

(Quant aux caricatures en illustration, elles sont tirées du Canard enchaîné du 8 avril 2020 – un Canard réduit à 0,5 de son contenu habituel, confinement oblige.)

This is France. I live here. –

(Without benefit of a picnic on the living room carpet where there’s no carpet and no one to picnic with. Them’s the breaks.)

No, apart from the unpleasant perspective of a confinement lasting until… until the President decides otherwise for the confined and for those who must continue building office towers, two elements in French newspapers caught and held my attention this morning: the first because I’ve always been a dummy in Math (as a kid, I couldn’t understand why they didn’t hand out the teacher’s manual to everyone, since the answers were already in it); and the second because, as Georges Brassens used to sing “age has nothing to do with it, when you’re an idiot, you’re an idiot.”

The first, then: the magnificent precision work in the newspaper Le Monde showing us, département by département, the number of those hospitalized, those who’ve died and those who have recovered from the coronavirus. This is how I learn that, based on figures derived from 10 000 inhabitants of the Tarn, as of April 7,  1,2 were hospitalized, 0,6 in reanimation, 0,2 had died et 0,9 were cured.

Proportions have always struck me strangely when applied to people (or other life forms). Have you ever run across a farm raising 0,8 ducks for their livers? (These ducks consist of a beak, a gullet, a stomach and a liver; their breasts are passed on to the brother-in-law who sells them in vacuum packs; the rest of the animal was useless, so it got eliminated. There’s no stopping progress.)

No, come on, get serious. This appeal relayed by   Médiapart, for example, calling for a ‘temporary’ recognition of all those currently on French territory without the proper papers. I have nothing against the appeal but I know the government will never even consider it, seeing as temporary measures inevitably become permanent; plus it might get Marine excited and frankly, do you think the Président needs an excited Marine (be it the person or the troops aboard the country’s ‘signature’ battleship). Personally, I would start by demanding the elimination of the measure depriving all new arrivals from medical services for 3 months. Notwithstanding its inhumanity  (an aspect that doesn’t bother the leaders in the least), it is profoundly stupid, as illness does not ask, as the police does: “Let me see your papers.”

(As for the cartoons in the illustration, they come from the April 8th edition of Le canard enchaîné – a canard reduced to 0,5 of its usual content, confinement oblige.)