
les granzom –
Hier, au fil des fils de presse, je tombe sur un court extrait vidéo du président des français lors d’une réunion à usage interne, parlant des services sociaux et disant: “on dépense plein d’argent, on déresponsabilise, on…” j’ai oublié la suite et ça ne fait rien. Le “on” des granzom et de leurs petits exécutants…
Je suis transportée presque 50 en arrière, lors d’une de mes visites mensuelles au bureau du “bien-être social” (c’est ainsi qu’on appelait la CAF au Québec), pour obtenir les 162$ ‘ou était-ce 164$) qui devaient assurer ma subsistance et celle de mon enfant. (Une fois déduit le loyer de 80$, il restait 82$ (ou 84$) pour couvrir toutes les folichonneries de la vie courante, soit moins de 3$ par jour.) J’ai encore en mémoire l’attitude de certains de ces petits exécutants dont on aurait cru que j’arrachais le pain de la bouche de leurs enfants pour le jeter aux ordures. C’est le genre d’expérience qui ne s’oublie pas et, malheureusement, il semblerait que les granzom sont peu nombreux à connaître dans leur chair les misères et les humiliations que la pauvreté impose à ces “irresponsables” qui n’ont pas fait les grandes écoles.
Je me suis repassée l’extrait à plusieurs reprises, incrédule et fascinée par le bagout du bonhomme, et son assurance sans faille lui permettant de prononcer les pires conneries comme s’il s’agissait de vérités intemporelles à lui seul révélées.
Il n’est pas le seul, peu s’en faut. Les granzom sont aux commandes avec quelques femmes qui aspirent à les copier en tous points. C’est perdu d’avance, gentes zaspirantes. Il faut naître mâle avant même d’envisager le statut en question et de pouvoir revêtir l’armure de mauvaise foi qui permet d’affronter les hordes “d’irresponsables” réclamant la misérable pitance que vous vous accordez à la fin de ces journées harassantes passées à exiger que le soleil se décide enfin à se lever à l’ouest et à se coucher à l’est, nom de dieu !
(À part de quoi, les habitants du cimetière sur la colline de l’autre côté de la rivière sont toujours aussi tranquilles. Pas un seul fantôme ne s’éloigne à plus de trente pas de sa tombe. Le confinement en cercueil leur a appris la discipline, à eux, boudu de bonsoir que le grand cric les croque.)
the greatleaders –
Yesterday, while following various news threads, I came across a short video clip of the French President in an internal meeting, speaking about social services and saying: “we spend tons of money, we render them irresponsible…” I forget what followed and it doesn’t matter. The “we” used by so-called big leaders and their tiny implementers…
I am thrown back almost 50 years during one of my monthly visits to the office of “social well-being” (this is the literal translation of the name given to social services in Québec), in order to obtain the 162$ (or was it 164$) that was to insure my own and my child’s subsistence. (Once paid the 80$ rent, I was left with 82$ (or 84$) to cover all those extravagances of daily life, thus, a bit less than 3$ per day.) I still remember the attitude of some of these tiny implementers of whose attitude you would have thought I was grabbing the bread out of their children’s mouths in order to throw it in the garbage). It’s the kind of experience you never forget and, unfortunately, it appears that too few of the greatleaders have experienced in their own flesh the miseries and humiliations poverty imposes on those “irresponsible ones” who didn’t attend elite schools.
I ran the clip several times, in disbelief and fascination at the fellow’s glibness, and the seamless assurance that allowed him to spew the worst bullshit as if they were timeless truths revealed to him only.
He is far from being the only one. The greatleaders are at the helm, with a few woman who aspire to resemble them in every aspect. A lost cause, graceful would-bes. You must be born a male before even considering said status and donning the complete armor of bad faith in which to do battle against the hordes of irresponsible ones clamoring for the miserable pittance you allow yourself at the end of those exhausting days spent on demanding that the sun finally accept to rise in the west and set in the east, by gum!
(Apart from which, the inhabitants of the cemetery up on the hill across the river are as quiet as usual. Not a single ghost wanders more than thirty steps away from his tomb. Confinement in a coffin has taught them discipline, at least, by the hair of my chinny chin chin.)