
300 m…
Histoire vécue : une de mes amies est sortie de chez elle hier, pour un peu d’exercice physique. Elle est du genre à marcher régulièrement sur de longues distances, mais, cette fois, elle était à environ 500 mètres de son pas de porte lorsque les gendarmes l’ont interceptée. Elle leur a montré son “attestation” (le papier sans lequel nul d’entre nous ne se pointe le nez dehors). Elle a échappé de peu à une amende puisque, aux dires des gendarmes, les “promenades de santé” doivent s’effectuer dans une rayon de 300 mètres de chez soi.
Première nouvelle. Je vais donc descendre et monter et descendre et monter l’espace devant chez moi et la passerelle sur la rivière. Deux allers-retours = 1 200 mètres…
Ceci, au moment où le gouvernement insiste pour que les industriels de la construction maintiennent leurs ouvriers sur les chantiers à construire des immeubles à bureaux… Une sorte de geste de magie propitiatoire à l’intention des dieux du Marché, sans doute.
Mais, comme le disait si bien le manuel d’instruction à l’usage des élèves-officiers français dans les années soixante: “Essayer de comprendre, c’est commencer à désobéir…”
Alors, à part ma descente-montée descente-montée de la rivière à chez moi, je continue mes lectures et la traduction de matériaux d’intérêt pour les autres.
Dont cet article en date du 7 mars 2020 par Maurilio Lima Botelho, professeur de géographie urbaine à l’Université fédérale rurale de Rio de Janeiro.
Et question de rire un peu, cette caricature que vient de me raconter une amie au téléphone: du chien, affalé d’épuisement au pied d’une tour d’habitation. Il n’en peut plus le pauvre puisque tout le monde dans l’immeuble le promène à tour de rôle, question de sortir un peu…
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True story: one of my friends stepped outside yesterday for a bit of exercise. She is the type to walk regularly over great distances but, this time, she was some 500 meters from her doorstep when the gendarmes intercepted her. She showed them her “attestation” (we never stick our noses outside without one). She barely escaped receiving a fine since, according to the gendarmes, “health walks” must take place within a 300 meter radius from your door.
That was the first I’d heard about it. So, I will walk down, then up, then down, then up again to the footbridge across the river. Two back and forth walks = 1 200 meters…
This, at a time when the government is insisting that construction firms keep their workers on the job erecting office buildings… A kind of magical propitiary gesture to the Market Gods, no doubt
But, as so well stated in the instruction manual for would-be officers in the French army in the sixties: “Attempting to understand, is the beginning of disobedience…”
So, outside my down-up down-up to the river and back, I go on reading and translating materials others may find of interest. Including this article by Maurilio Lima Botelho, professor of urban geography at Rio de Janeiro’s Federal Rural University ( the text is currently available in French and in Portuguese for the time being, I’ll add my translation here once it’s done).
And this, for a bit of a laugh, a cartoon described over the phone to me by a friend: it shows an exhausted dog, collapsed at the foot of a high rise apartment building. He can’t take it anymore because everyone in the building is taking him out for a walk, one after the after, just to get a chance at going outside.