Maisons de répit –

Les élections municipales approchent et notre petite ville aux trottoirs défoncés est envahie de gens qui ont entendu l’appel et se meurent de “Servir”. C’est le mot d’ordre que je retrouve sur tous les pamphlets qui nous pleuvent dessus, même de la part de ceux qui n’ont que leur binette à nous proposer, sans programme, sans orientation politique, mûs uniquement par l’enthousiasme que leur inspire ce beau verbe de “Servir”  et qui résonne à leurs oreilles comme le son du cor le soir au fond des bois, chaque fois que se pointe les urnes. Servir qui, quoi, et comment? Eh, à vous de le découvrir, chers z-amis. Mais d’abord, à la chasse !

L’enthousiasme est tel que le temps consacré à la relecture des Épîtres aux futurs électeurs est parfois écourté, ce qui donne naissance à de nouveaux concepts  qui valent peut-être la peine d’être examinés de plus près. Des maisons de répit…voyons. Des endroits où l’on pourrait échapper aux pétarades des mobylettes, aux plink-plink et plonk-plonk des téléphones portables, aux badoum-badam des systèmes de son, et aux confidences non désirées de la passante racontant sa vie intime au téléphone et enjoignant son interlocuteur de n’en rien dire à personne?

Pas bête. Reposant, en plus.

Respite Homes –

Municipal elections are approaching and our little town with the busted sidewalks is invaded by people who have heard the call and are dying to “Serve”.  This is the watchword I’m finding on all the pamphlets raining down on us, even from those who have nothing else to offer beside their mug, devoid of program or political guidelines, moved solely by the enthusiasm that propels them at the sound of that beautiful verb “To Serve”, enthusiasm that fills their ears like a hunting horn sounding out of the deepest woods at nightfall, every time an urn is mentioned. To serve whom, what and how? Ah, that’s for you to find out, my dearest friends.  But first, to the hunt!

The enthusiasm is such that time devoted to copy editing the Epistles to Future Electors is sometimes cut short, giving rise to new concepts deserving a closer look. Respite homes…let’s see. Places where one could escape the backfires from the mopeds, the plinka-plinks and plonka-plonks of mobile phones, the badaboom-badabam from sound systems, and the unwanted revelations from a passerby relating her intimate life over the phone and telling her listener not to repeat a word to anyone?

Not a bad idea. Relaxing, too.