marchandise/merchandise

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marchandise –

Oui, je sais. En refusant de poursuivre l’aventure sur la plateforme d’échanges en ligne, celle qui commence avec la lettre f, à laquelle souscrivent des milliards d’humains, je me prive de plein de photos et de messages utiles et intéressants .

Le seul motif pour lequel je m’étais décidée à y adhérer s’est avéré une source de malentendus cruels et, apparemment, insurmontables. Et la notion que ces échanges entrepris avec la meilleure des bonnes fois puissent servir de marchandise pour des vendeurs et revendeurs de “données personnelles” me révulse.

La seule raison pour laquelle mon compte inactif y apparaît encore: j’ai perdu le code d’accès me permettant de l’annuler.

Oui, les “cookies” me grignotent ici aussi. Mais avec si peu de passages sur mon blog, je me crée l’illusion d’être une denrée beaucoup moins intéressante pour le marché en question – et quand même accessible, si jamais, un jour, la montagne se propose de revisiter la plaine.

C’est très bien ainsi.

*

à l’ombre des grandes ombres portées par les tyrans, dictateurs et autocrates qui prolifèrent plus vite que le coronavirus : extrait d’un texte écrit par Walter Benjamin au milieu du 20e siècle

“À l’approche de midi, les ombres ne sont plus que de fines bordures noires au pied des choses, prêtes à se retirer sans bruit, brusquement, dans leur tanière, dans leur mystère. Lors est venu, en sa plénitude concise, ramassée, l’heure de Zarathoustra, du penseur au “midi de la vie”, au “jardin de l’été”. Car la connaissance, comme le soleil au plus haut de sa trajectoire, trace des choses le contour le plus rigoureux.”*

De toute évidence, l’heure a bien tourné depuis. Ecrire n’en est pas simplifié. Mais comme je ne suis pas sur le point de revoir le “midi de la vie” et comme la plus grande difficulté est toujours celle à laquelle on se trouve confrontée dans l’immédiat…

*Walter Benjamin, Brèves ombres, traduit par Maurice de Gandillac, revue par Pierre Rusch, dans Oeuvres, II, Gallimard 2000

merchandise –

Yes, I know. By refusing to pursue the adventure on the online exchange platform, (the one that begins with the letter f, to which billions of humans subscribe), I deprive myself of a whole lot of photos and of useful and interesting messages.

The only reason why I had finally decided to join it turned out to be a source of cruel misunderstandings which, apparently, seem insurmountable. And the notion that these exchanges begun in the best of good faith may now serve as merchandise for sellers and re-sellers of “personal date”, I find abhorrent.

The only reason my inactive account still appears on it: I’ve lost the access code allowing me to delete the account.

Yes, “cookies” gnaw away at me here also. But with so little traffic on my blog, I maintain the illusion of being a much less interesting foodstuff for this market – while remaining accessible, should the mountain ever decide to come visit the plain again some day. This is fine by me.

*

in the shadow of the long shadows of tyrants, dictators and autocrats proliferating faster than the coronavirus: an excerpt from a text written by Walter Benjamin in mid Twentieth Century:

“When noon approaches, shadows are no more than thin black frames at the foot of things, ready to retire without a sound, suddenly, in their lair, in their mystery. It is the time, in its concise, gathered, plenitude, Zarathoustra’s hour, of the thinker at the “noon of life”, in “the summer garden”. For knowledge, just like the sun at the highest point in its trajectory, traces the most rigorous contour of things.” (Walter Benjamin in Brief Shadows)

 Most obviously, the clock has moved on since. This does not make writing any simpler. But since I’m not about to see again the “noon of life” and as the greatest difficulty is always the one you must face in the present…

 

 

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