Violence, “valeurs” –

Dans un discours qu’envierait le ministre de l’intérieur français Christophe Castaner (si seulement il y comprenait un traître mot), le procureur général des Etats-Unis, William Barr, a chanté les louanges des forces policières américaines, “ce mince rempart bleu protégeant le monde civilisé et de quiétude, de celui du chaos et du carnage”.   Il est allé plus loin en menaçant les villes ou les quartiers qui “manqueraient de respect” envers les forces policières de les priver de ce “mince rempart bleu”. Bref, le procureur général menace de créer des zones de non-droit. Il en a profité pour distribuer des médailles aux valeureux défenseurs de l’ordre et là, Castaner se serait bien reconnu.

Entretemps, je n’attends pas le résultat des divers décomptes qui nous seront proposés ce soir concernant les mobilisations à travers la France, ni leur cortège de blessés, d’écharpés et d’éborgnés que Castaner et son patron présenteront comme des preuves de l’efficacité policière à “mater” les violences. Violences, soit dit en passant, dont il est impossible de savoir si elles sont le fait de dilettantes en la matière ou de professionnels dûment payés et protégés pour semer la zizanie…pour mieux la dénoncer à la télé, évidemment. (La technique est bien connue et employée depuis des lustres.)

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Comme je poursuis toujours ma lecture de Mr. Putin,* je suis  à nouveau frappée par les concordances dans les discours de tous ces valeureux défenseurs de nos “valeurs communes”. Pour Monsieur Poutine, la puissance de la nation (autour de lui), passe par la défense des valeurs traditionnelles de la civilisation russe, c’est-à-dire la famille (où le mari a le droit de tabasser sa femme), la vie humaine authentique (quezaco…?) y compris la vie religieuse. Dans ce cas-ci, la vie religieuse se référant à l’église orthodoxe. (Euh…c’est le même Monsieur Poutine qui commande des bombardements d’hôpitaux en Syrie? Le même, mais  il faut croire que les Syriens ne font pas partie de l’église orthodoxe alors Dieu garde un oeil sur les pilotes, pas sur leurs cibles.)

Pas besoin de faire de grands discours pour découvrir que les mêmes “valeurs éternelles” ont la cote dans la Turquie de Monsieur Erdogan. On change de religion, mais pour le reste, c’est kif-kif et tous les crimes et les mensonges sont permis, puisqu’ils sont fait au nom de… enfin pour des motifs sacrés, disons.

Et, sous la gouverne de “l’élu du Seigneur”, Donald Trump (ça doit être vrai puisque son secrétaire de l’énergie, Rick Perry, le dit), le procureur général américain se fait fort de mentir à chaque tour de parole, toujours au nom des “valeurs sacrées” qui animent la société américaine – c’est-à-dire la famille (blanche, de préférence), la déréglementation, et, comme le chantait un jour un auteur-compositeur québécois, le fait que “God is an American”. Evidemment, si c’est au nom du Seigneur, pas question de s’agenouiller pour protester contre les violences policières, c’est un manque de respect. Vous suivez?

Eh oui. Tous trois professent le droit de punir, voire de torturer et de  tuer quiconque ne répète pas avec eux “Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement“… un seul Dieu…tel qu’incarné en eux-mêmes.

D’où on ne peut conclure qu’une chose: ce “Dieu” et ces “valeurs” sont un conglomérat d’hystérie, de schizophrénie et de paranoïa au service d’un seul objectif: le pouvoir personnel d’une jolie bande de malades qui ont pris le contrôle de l’institut psychiatrique et qui se font la course à qui prendra le dessus sur les autres.

Dommage que Dieu n’existe pas pour mettre un peu d’ordre dans toute cette folie…

*Fiona Hill, Clifford G. Gaddy, Mr. Putin, operative in the Kremlin, Brookings Institution Press, 2015

Violence, “values” –

In a speech French Minister of the Interior  Christophe Castaner would envy (if only he understood a single word of it), the U.S. Attorney General,  William P. Barr, sang the praise of American police forces as being   “the thin blue line of law enforcement” protecting the world of “civilized and tranquil society” from that of “chaos and carnage“. He went further by threatening those communities lacking in “respect” for the police to be left without police protection altogether. In other words, the Attorney General threatened to create zones of lawlessness. He used the opportunity to distribute medals to brave upholders of law and order, something with which Castaner would identify immediately.

Meanwhile, I won’t wait for the expected counts we will hear tonight concerning the demonstrations across France, nor for their procession of the wounded, the torn and the blinded Castaner and his boss will parade as proof of the police forces’ “efficiency” in putting down violence. Violence, in which in passing, it is impossible to distinguish the ones caused by dilettantes from those professionally ordered, paid for and protected in order to spread chaos…the better to denounce it on TV, of course. (The technique is well-known and has been used for ages.)

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As I’m still reading Mr. Putin,*  I’m struck again by the consistency in the speeches of all those brave defendors of “common values”. For Mr. Putin, the strength of the nation (around him) involves the defence of traditional Russian civilization values, such as the family (in which the husband has the right to beat his wife), authentic human life (whatever that means), including “religious life”. In this case, religious life refers to the Orthodox Church. (Uh…this is the same Mr. Putin who orders the bombing of hospitals in Syria? Yes, but I suppose Syrians don’t belong to the Orthodox Church, so I guess God keeps an eye on the pilots, not on their targets.)

No need for long speeches in order to discover that similar “eternal values” rate high in Mr. Erdogan’s Turkey. A change of religion, but for the rest, it’s all the same and every crime and every lie is allowed, since they are in the name of…well, for sacred motives, let’s say.

And, under the governance of Donald Trump the “Lord’s Chosen One” (it must be true since his Secretary for Energy, Rick Perry says so), the American Attorney General feels entitled to lie at every turn, always in the name of those “sacred values” animating American society – meaning the family (white, preferably), deregulation and, as a Québécois songwriter once sang, the fact that “God is an American.” Of course, if it’s all in the Lord’s name, no business of kneeling in protest against police violence, that shows a lack of respect. You follow?

Yep. All three profess the right to punish, even torture and kill whoever does not repeat after them “A single God you shall adore and love perfectly”… a single God…as incarnated in none other than themselves.

From which one can only conclude one thing: this “God” and these “values” are a conglomerate of hysteria, schizophrenia and paranoia at the service of a single objective: personal power for a bunch of sickos who have taken control of the psychiatric institute and are vying at who can get the best of the others.

Too bad God doesn’t exist to put a bit of order in all the madness…

*Fiona Hill, Clifford G. Gaddy, Mr. Putin, operative in the Kremlin, Brookings Institution Press, 2015