hommes, femmes…/men, women…

DSCN4259hommes, femmes…

Parmi les millions de mots consacrés à la violence systémique contre les femmes, pourquoi choisir ceux qui suivent?

Parce qu’ils me semblent poser le problème de la façon la plus juste, c’est-à-dire, en y associant les hommes à la solution. Non seulement en  les dénonçant en tant que bourreaux avérés ou potentiels, mais en tant qu’individus “dressés”, c’est bien le mot, à exercer la domination. “Un homme qui ne bat pas sa femme est considéré comme faible,” dit Nergiz. Cela ne vaut pas seulement dans le nord de la Syrie…

Il y a un problème de fond avec les mentalités. Les femmes ont été vues comme des objets, et les hommes qui les voient ainsi ne veulent pas accepter qu’elles soient leurs égales. Si la violence physique ne s’affiche plus en plein jour comme du temps de Daesh, la violence verbale et psychologique est toujours bien présente. Mais nous comprenons ces hommes, et que le problème vient de leur éducation. Nous ne cherchons pas à les rabaisser, nous voulons aussi les éduquer et participer à leur prise de confiance.”

Prise de conscience et de confiance par l’apprentissage d’autres façons d’être et de faire.

Et pas seulement en Syrie du nord…

*

Lorsque les bombes ciblent des maternités, elles blessent et tuent les médecins, les infirmiers et les bébés masculins autant que les médecins, les infirmières, les mères et les bébés féminins. La violence abime et tue sans égard au genre pendant qu’elle dégrade et détruit les bourreaux. Histoire connue? Pas encore assez, apparemment.

*

Ces mots, dans l’hommage rendu à Havrin Khalaf lors de l’exposition de Zehra Dogan à Brescia:

“Nous remercions les hommes qui sont ici avec nous et qui partagent nos sentiments et qui ont accepté de prendre du recul pour nous laisser, à nous les femmes, un espace physique et moral…”

Illustration: sculptures de Robert Kéramsi et Anna Mano

men, women… –

Among the millions of words treating of the systemic violence against women, why choose the ones that follow?

Because they seem to present the problem in the fairest way to me, by associating men to the solution. Not only by denouncing them as averred or potential abusers, but as individuals “trained”  for domination  – and that’s really the word for it.   “A man who does not beat his wife is considered weak,” Nergiz says. This does not apply only to Northern Syria…  

There is a fundamental problem with mentalities. Women have been seen as objects, and the men who see them thus do not want to accept that they are their equal. If physical violence no longer appears in daylight like during ISIS’ day, verbal and psychological violence is always present. But we understand these men, and that the problem comes from their education. We do not seek to belittle them, we also want to educate them and participate in their confidence-building.” 

Awareness and confidence-building by learning other ways of being and doing.

*

When bombs target maternity hospitals, they maim and kill the male doctors, nursing staff and babies along with the female doctors, nursing staff,  the birthing mothers and the female babies. That’s what violence does: it maims and kills irregardless of gender, while degrading and destroying the abuser. Well-known story? Not sufficiently yet, apparently.

*

The following words in the Tribute paid to Havrin Khalaf at Zehra Dogan’s exhibition in Brescia : “We thank the men who are here with us and who share our feelings, and who have accepted to step back to allow us women a physical and moral space…”

Illustration: sculptures by Robert Keramsi and Anna Mano

Leave a comment