Terre à terre –

Plutôt que de me taper la tête contre un mur (ça fait mal et ça ne sert pas à grand chose), j’ai préféré récupérer une photo d’une partie de mon mur extérieur (j’habite une petite maison en torchis. Si vous ne connaissez pas le torchis, les recherches numériques peuvent aussi servir à ça. Je le dis avant de parler d’autres usages du numérique qui me donnent plutôt envie de taper des têtes contre des murs – mais ça ne servirait pas davantage que si je tapais la mienne).

Si je m’énerve un peu, c’est à cause de ce que j’appelle les mots utilisés en bain de bouche. Pour se rafraîchir l’haleine suite à trop de mensonges ou d’insinuations dégoûtantes. En haut de la liste des mots bain-de-bouche? A égalité, je dirais “paix”, “liberté” et “démocratie” (mais je peux me tromper, n’ayant pas effectué une étude scientifique sur le sujet.)

Pendant ce temps – c’est-à-dire dans le temps réel sur cette planète terre :

Un assassinat qui en dit tout ce qu’il y a à savoir  sur les “Sources de paix” que poursuit un certain Erdogan dans le Nord de la Syrie.Que vous compreniez les sous-titres en anglais ou non, je recommande que vous regardiez la vidéo incluse dans le reportage de Kedistan, celui de la mère d’Havrin Khalaf expliquant comment elle a appris l’assassinat de sa fille. Le regarder, ne serait-ce que pour recevoir une immense leçon de dignité.

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Un geste qui en dit long de mon énervement aussi: celui de deux gamins saisi par un photographe alors qu’ils saluaient le passage des chars d’assaut turcs avec le salut des “loups gris”, ces milices turques assassines. Deux gamins parmi tant d’autres, trop jeunes pour comprendre toute l’horreur de ce qu’on leur inculque pendant qu’autour d’eux, on déforme le sens des mots pour leur faire dire le contraire de ce qu’ils sont supposés exprimer. Les mots “sources de paix”, par exemple. C’est plus joli que le “je t’explose la tête” que m’avait servi un jeune énervé, une fois, mais dans ce cas-ci, la menace est suivie de conséquences réelles.

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Mais aussi: la pauvreté. Oui, bien sûr, on connaît, rien de nouveau sous le soleil.  On sait, on sait, plus de deux milliards d’humains s’en trouvent ravagés. C’est une honte, c’est une misère, et voici que se profilent les mots magnifiques au sujet du “soin envers les moins fortunés…”. Mais en vrai?  Vive les merveilleux algorithmes dans la soi-disant intelligence artificielle (qui n’est rien de tel, mais seulement des règles créées par des  gens très très malins qui ont compris comment déshumaniser complètement la dite “aide” et ledit “soin envers les moins privilégiés” (notez les origines de ces mots, au passage.) Pour en savoir plus? Ici.  En anglais, oui.

Version courte pour les unilingues et les gens pressés: si les merveilleux algorithmes vous déclarent décédés ou fraudeurs? Désolé, et bonne chance question recours. Les algorithmes n’auront aucun états d’âme à vous rayer des listes, et ils n’auront jamais besoin de bain de bouche.

La morale de cette jolie petite histoire: pour certains, il n’y a pas de petits profits. Ils sont même prêts à dépenser des milliards…pour empocher le double de leur investissement.

 

 

Down to earth –

Rather than hitting my head against a wall (that hurts and doesn’t do much good), I opted for recuperating part of a photo of part of my outside wall (I live in a small daub and wattle house. If you don’t know what daub and wattle is about, digital searches can also be useful in this regard. I say this before speaking of other uses of computerized systems that give me the urge to to hit some heads against some walls – but that would do no more good than hitting my own).

If I’m a bit strung out, it’s because of what I call words used as mouthwash.  So as to freshen the breath after too many lies or ugly insinuations. Heading the list of mouthwash words? An even tie between “peace”,  “freedom” and “democracy”, I bet (but I haven’t conducted a scientific study on the topic).

Meanwhile – which is to say, in real time down on planet earth:

An assassination that says everything there is to know about the “Sources of Peace” a certain Erdogan is pursuing in Northern Syria. I recommend you watch the video subtitled in English included in the Kedistan report, that of Havrin Khalaf’s mother explaining how she received the news of her daughter’s assassination. If only to receive a tremendous lesson in dignity.

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A gesture that explains some of my disgust over mouthwash words:  that of two small boys captured by a photographer as they saluted passing Turkish tanks with the salute of the “grey wolves”, the murderous Turkish militia. Two kids among so many others, too young to understand the full horror they are being taught while, all around them, words get twisted out of shape to say the opposite of what they were meant to express.  “Sources of Peace”, for instance. Which sounds prettier than the “I’m gonna explode your head” one youngster served to me one day, except in this case, real consequences follow on the threat.

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But also: poverty. Yes, yes, we know all about it, nothing new under the sun. And ho-hum, over 2 billion humans are ravaged by it. A shame, a pity, and here come the fine words about “caring for the less privileged…”  But in truth? Hurray for those great algorithms in that  so-called artificial intelligence (which is no such thing, just sets of rules devised by  clever, clever people who have figured out how to totally dehumanize so-called ‘welfare’  and ‘caring for the less privileged’ – note the origins of those words, while you’re at it.) More on this? Right here. 

The long and short of it being: if those great algorithms mistakenly declare you dead, or guilty of fraud? Well, good luck because, frankly, algorithms won’t give a hoot when they slash you out of the system. Besides,  they cost zilch in mouthwash.

The moral to that tale? For some, a penny saved is a penny earned. They are even ready to spend billions…in order to pocket double their investment.