
Pensées à voix haute –
En pensant à la réaction citée dans l’article de The Guardian sur l’explosion dans la demande d’appareils individuels d’air conditionné (augmentant de ce fait le réchauffement extérieur) – “vous devrez arracher mon conditionneur d’air de mes mains mortes et congelées”, ou quelque chose s’en approchant). Ou les milliardaires obsédés par leur compétition à savoir qui-est-le-plus-riche-de-tous. Ou la fascination qu’exerce la plus récente des nouvelles “applications”. Et autres comportements similaires.
Je me demande si Anselm Jappe n’avait pas mis le doigt sur quelque chose que j’appelerai le syndrome Peter Pan (ce petit garçon qui refusait de vieillir):
“Le capitalisme contemporain se fonde-t-il sur une promesse irrésistible pour beaucoup d’êtres humains: faire l'”économie” des efforts nécessaires pour devenir adulte? Coire, mais cette question relève évidemment de la spéculation, tire-t-il sa force de son alliance avec des désirs répressifs qui ont toujours accompagné l’humanité: rester enfant toute sa vie ?” (la société autophage, p225).
Oui, on pourrait le qualifier de syndrome Peter Pan. Les êtres humains naissent impuissants et prématurément. Qui sait de combien de croissance ils sont capables dans leur vie? Les problèmes qui les entourent? Que les dirigeants/parents s’en chargent. Les dirigeants/parents sont des moches/des bons à rien/des incompétents ? Pas mon problème, ce sont eux les bons à rien incompétents, alors critiquez-les et laissez moi savourer ma sucette/ma dixième bière, ou tout autre chose qui me sert de doudou.
Dans mon cas, c’est le sommeil qui sert d’échappatoire, ces jours-ci. Et peut-être bien que les rêves sont là, justement à titre de “mesure compensatoire” aux obligations du jour. Les rêves et la création – visuelle, littéraire, musicale…Une fois éveillée, ma foi, je fais du mieux que je peux, ce qui inclut de préserver, vacillante, une petite lueur d’espoir dans la capacité des humains à s’étonner eux-mêmes quand ils sortent de leur propre prison mentale, si bien entretenue par le système ambiant.
Thinking out loud –
Thinking of the reaction quoted in The Guardian on the exploding demand for air conditioning , resulting in a further raising of the outside temperature (You’ll have to take my air conditioning away from my dead and frozen hands – or something to that effect). Or billionnaires locked into a competition over who-is-the-richest-of-them-all. Or the fascination with the newest of the newest “aps”. And other similar behaviors.
I wonder if Anselm Jappe wasn’t on to the something I’ll call the Peter Pan Syndrome:
(Is contemporary capitalism founded on an irresistible promise for many human beings: that of making the “economy” of the efforts required to become an adult? Or even – but this question is speculative, obviously – does it draw its strength from its alliance with regressive desires that have always travelled with humanity: to remain a child forever? Anselm Jappe, la société autophage)
Yes,you could call it the Peter Pan Syndrome. Humans are born helpless and premature, who knows how much real growing up they experience in a lifetime? Problems out there? Let the leaders/parents fix them. The leaders/parents are lousy/no good bums/incompetent? Not my problem, they’re the lousy no good incompetent bums so put the blame on them and let me savor my precious lollipop/tenth beer or whatever serves as security blanket.
Sleep is my escape hatch these days. And perhaps dreams are there precisely to serve as “compensatory measures” to the daily obligations. Dreams and creativity – visual, literary, musical…
Once awake, I do as best I can which includes maintaining a flickering ray of hope in the capability humans have of surprising themselves when they leave their private mental prison, so well maintained by the prevailing system.