7.8.19 –

Ceci, inspiré par l’opinion de David Brooks dans The New York Times du 5 août 2019, intitulée “L’idéologie de la haine et comment la combattre” où il mentionne ce qui suit:

“L’idéologie qu’il (le tueur en série)  préconise est hautement raciale, mais il ne s’agit pas de la xénophobie classique ou de la suprématie blanche. Son aspect premier, c’est l’essentialisme.  La chose la plus importante à savoir au sujet de quelqu’un, c’est sa race. Un blanc voit le monde en tant que blanc, et un Latino voit le monde en tant que Latino. L’identité est raciale.”  

Cher Mr Brooks: y aura-t-il quelqu’un un jour pour en arriver à dire que la race n’existe pas, sauf en tant que construction mentale? Toute cette confusion ridicule me fait penser à un contrôle de frontière en Israël où l’on m’avait demandé si j’étais juive, musulmane ou chrétienne. “Aucun des trois,” avais-je répondu, “je suis une agnostique.” – “Vos parents étaient-ils juifs, musulmans ou chrétiens?” répliqua le garde-frontière. “Ils étaient chrétiens, mais…” – “Alors, vous êtes chrétienne,” dit-il et  m'”étampa” en conséquence.

Les humains se sont mélangés et inter-mariés depuis la nuit des temps. Il n’existe rien de tel qu’une race “blanche, ou “noire”, pas plus qu’une race “rouge”, une “latino” ou des mangeurs d’humains à peau violette, en fait.  L’on s’identifie en tant que “blancs” ou “noirs” ou tout autre couleur sur le spectre en raison de notre apparence physique, bien sûr, mais surtout parce qu’on s’identifie avec tel ou tel héritage culturel – à preuve ces “blancs qui ne sont pas vraiment blancs”, bien que ça soit la couleur de leur peau, mais, vraiment ils sont “noirs.”

Le tout est absurde et on est tenté de faire comme Tom Dooley dans la chanson “de baisser la tête et de pleurer”.

En tant qu’humains, nous sommes des créatures culturelles, d’abord et avant tout. Façonnées par des mots, des coutumes, des habitudes, des styles de nourriture, des schémas de pensées.

L’attachement et la fierté que nous éprouvons dans ce qui précède contribuent à la richesse de tous. Si les tueurs potentiels propulsés par la haine ressentaient de la fierté en eux-mêmes, ils ne seraient pas à déverser leur peur et leur détestation personnelles sur les autres.

La question de fond devient alors: comment étancher ce flot de haine remplie de pus qui provient non pas tant des sous-privilégiés – qui sont trop occupés à gérer leurs circonstances misérables sauf en s’en prenant à leur entourage aussi misérable qu’eux – mais à ces gosses à qui on a enseigné qu’ils avaient des droits et qu’ils étaient méritants du simple fait qu’ils existaient, et qui sont propulsés par la haine et le ressentiment personnels, ainsi que par l’idée  que d’entraîner d’autres dans la mort avec eux sera le point culminant de leur bref passage sur la terre.

La violence des jeux vidéo? L’accès facile aux armes? Oui, bien sûr. Mais on ne passe pas du virtuel au réel à moins d’habiter  un monde intérieur dévoré par la confusion et un besoin débordant de réponse, n’importe laquelle, même si elle mène droit à la mort.

Il existe une fascination avec la mort, surtout chez les adolescents. La notion que tu n’existes qu’en tant qu’accident du destin, et que tu mourras sans y avoir rien à dire accroît la tension d’une recherche chaotique d’identité. La tentation d’affronter le Destin. La tentation de tuer ce monde qui ne t’a pas apporté la satisfaction à laquelle tu t’attendais.

Une bataille entre démocrates et républicains aux Etats-Unis ne règlera pas le problème. Le problème est bien plus profond. Il nous concerne tous puisque, comme me disait une amie hier: “La terre entière est devenue une lotterie où tu vis ou tu meurs selon que tu as tiré le bon numéro, ou pas.”

August 7 2019 –

This, inspired by   TNYT”s David Brooks ‘The Ideology of Hate and How to Fight it” Aug 5 2019 where he mentions what follows:

“The ideology he (the mass murderer) goes on to champion is highly racial, but it’s not classic xenophobia or white supremacy. Its first feature is essentialism. The most important thing you can know about a person is his or her race. A white sees the world as a white and a Latino sees it as a Latino. Identity is racial.”

Dear Mr Brooks: will someone, somewhere, get around to saying race does not exist, except as a mental construct? The whole nonsense reminds me of a border control in Israel where I was asked if I was a Jew, a Muslim or a Christian. “None of the above,” I said, “I’m an agnostic.” – “What were your parents – Jews, Muslims or Christians?” he shot back. “Christians but…”- “Then, you’re a Christian”, he said, and “stamped” me accordingly.

Humans have intermingled and inter-married since the dawn of times. There is no such thing as a “white”, or a “black”, no more than there exists a “red”, a “yellow”, a “latino” or a purple-people eater, for that matter. “Race” is essentially a cultural construct. You identify with “whites’, or “blacks’ or whichever spectrum of the rainbow  you so desire because of physical appearance, of course, but mainly because  you identify with this or that cultural heritage – witness, the “whites who aren’t really whites”, it’s just a question of their skin color but, really, they are “blacks”.

The whole thing is so absurd, you’re tempted to do like Tom Dooley in the song and “hang down your head and cry.”

As humans, we are cultural beings, first and foremost. Shaped by words, customs, habits, eating styles, thought patterns.

Attachment to, and pride in, any or all of the above, contributes to the wealth of all. If a wannabe hate killer felt any pride in his own self, he would not pour out his personal fear and loathing on others.

The real question then becomes: how to stench the flow of pus-filled hatred issuing forth not so much out of the underprivileged -who are too busy dealing with their miserable circumstances to lash out, except in the most miserable ways against kith and kin- but out of those kids who were taught that, by birthright, they deserved by the simple fact of being,   and are fuelled by self-loathing, resentment and the notion that dragging others into death with them will be the high point of their brief passage on earth.

The violence in the video games? The easy acessibility of guns? Sure, obviously. But you don’t move from the virtual to the real if your world isn’t eaten up by confusion and an overwhelming need for an answer, any answer, no matter that it leads straight to death.

There is a fascination with death, especially in teenagers. The notion you exist by an accident of fate, and will die through no agency of your own adds extra tension to the chaotic search for identity at that age. The temptation to take on Fate. The temptation to kill the world that has not brought you the satisfaction you expected.

Fighting it out between Democrats and Republicans in the United States won’t solve the issue. The problem lies much deeper than that. It concerns all of us since, as a friend said to me yesterday: “the whole world has become a lottery where you live or die depending on whether you drew a winning ticket or not.”