27.7.19

27.7.19

“Mamie” . L’amour obligatoire. Ici, à partir d’un “certain âge”, toutes les femmes s’appellent “mamie’, étant entendu que toutes les femmes frétillent de joie à l’idée d’accueillir leurs petits enfants chaque fois que leurs propres parents en ont assez de les voir et de  devoir protester de leur amour inconditionnel (“arrête de martyriser le chat! Combien de fois est-ce que je t’ai dit…”)

Ma sœur me dit qu’au Mexique, le nouveau gouvernement tant attendu a décidé de s’attaquer à la corruption endémique. Une partie de la solution? Fermer les crèches et autres lieux de garde d’enfants. Après tout, ces chers petits ont des grand-mères, n’est-ce pas? Allez, au boulot gratuit, les mamies, la garde d’enfants, ça vous connaît.

Et ainsi de suite.

Parce qu’on parle beaucoup (en agissant peu) au sujet de l’exploitation sexuelle des jeunes femmes. Mais quand elles ne sont plus désirables? Ma foi, elles peuvent toujours servir à garder les mômes.

L’amour obligé = (toutes les  femmes) aiment (tous les enfants).

Personnellement, il y a des enfants que j’aime bien, et d’autres, pas vraiment. Pourquoi? Parce que je les vois en tant que personnes, pas comme un groupe d’âge. Jeunes ou vieilles, il y a des personnes avec qui j’ai de bons rapports et d’autres, pas.

Quant à être définie moi-même en fonction de l’âge de mes ovaires, merci quand même.

Oh! Ça doit vouloir dire que je suis une vieille sorcière! Ouh ouh ouh ! Regardez, le chat noir qui rôde !!

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En tout cas, se voir définie par ses ovaires explique bien pourquoi si peu de femmes sont connues en tant que philosophes. Les philosophes, eux, semblent se définir par leur intellect, comme si leurs expériences de vie et leurs émotions n’avaient rien à voir avec leurs pensées exaltées et qu’il n’y avait rien d’intéressant en lien avec …oh, vous savez… les fonctions biologiques.  Ayant terminé la lecture de l’excellent The Life of the Mind d’ Hannah Arendt, je reste sur l’impression que certains d’entre eux sont exactement comme ces spécialistes médicaux qui voient la tumeur, mais pas l’homme.

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Il pleut. Après la canicule, c’est délicieux.

July 27 2019

“Mamie”.Mandatory love. Over here, from “a certain age” onward, all women are called “mamie”, it being understood that all women will then be thrilled to bits to have their grandchildren land on them any time their own parents can’t stand the sight of them anymore and their need to vouch to unconditional love (“Stop torturing the cat! How many times have I told you…”)

In Mexico, my sister tells me, the long-awaited new government has decided to tackle endemic corruption. Part of the solution? Closing down daycare centers. After all, those darling little ones have grandmothers, don’t they? Come on, back to (unpaid) labor you go, mamies, looking after kids is something you know well.

And so on.

Because there’s lots of talk (and little action) concerning the sexual exploitation of young women. But once they are no longer desirable? Heck, they can still take care of the kids.

Mandatory love = (All) women love (all) children

Personally, there are children I like and others, not really. Why? Because I see them as people, not as an age group. Young or old, some people I get along with, some not.

As for being defined myself in terms of the age of my ovaries, thanks but no thanks.

Ooh, that must mean I’m an old witch! Ooh ooh ooh. Look, look, a black cat on the prowl !!!

*

At any rate, being defined by your ovaries certainly explains why so few women are known as philosophers. Philosophers seem to self-define by their intellect, as if their life experiences and emotions had no bearing on their lofty  thoughts and nothing worth recording related to…you know…bodily functions. After reading Hannah Arendt’s excellent The Life of the Mind, I get the sense that some of them were exactly like those medical specialists who see the tumor, but not the man.

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It’s raining. After the heatwave? Delicious.

 

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