
Solitude n’est pas ennui –
La ou les personnes qui s’arrêtaient parfois à lire ce blog semblent avoir “migré” ailleurs. Je poursuis mes réflexions semi-publiques puisque, selon Hannah Arendt “même seul, nous ne sommes jamais seul”, la conscience humaine paraissant conçue pour le dialogue – intérieur ou extérieure, selon les possibilités.
Ce qui n’a rien à voir ni avec les peines d’emprisonnement en solitaire, ni à l’entassement en zones de “rétention” de personnes dont le seul crime est d’avoir fui la guerre et la misère. Quand l’Union européenne en vient à fournir des bateaux à la Lybie afin de refouler les demandeurs d’asile dans des camps où ils sont soumis à la torture ou à la mort, on ne se sent pas portée vers l’avenir sur les ailes de l’espérance dans la meilleure part de l’humain.
Mais je ne passe pas mes journées plongée dans le désespoir. Je note ce que je vois. Ce jeune homme, croisé hier, par exemple. Démarche de zombie, les yeux durs, le regard fermé, branché sur je-ne-sais-quoi dans ses écouteurs. Une situation inattendue se serait-elle produite que sa sortie de catatonie aurait été plus qu’imprévisible – fuite, panique, agressivité? Impossible à prévoir.
On me dit que la réaction immédiate à la canicule la semaine dernière fut un pic dans la vente des climatiseurs. Avec pic correspondant dans la consommation d’électricité (dont on prévoit une nouvelle hausse dans la facturation d’ici peu).
Ici, un violent orage hier soir a fait chuté la température (qui grimpe à nouveau) et favorisé la croissance des végétaux qui débordent de leurs bacs dans le jardin.
Je poursuis la traduction de souvenirs de personnes qui ont traversé des événements bien plus graves qu’un pic temporaire de chaleur et qui n’en sont pas devenus zombies pour autant.
Dans ma version personnelle de l’équilibre du monde, une personne saine d’esprit fait largement contrepoids aux tyrans et aux fripons. Sans que cela ne garantisse des lendemains qui chantent à l’espèce, cela devrait aller sans dire.
Solitude is not boredom –
The person(s) who sometimes stopped by to read this blog seem(s) to have “migrated” elsewhere. I continue my semi-public reflections since, according to Hannah Arendt “...even when you are alone, you are not alone…”, human consciousness appearing to be set up for dialogue – internal or external, depending on the possibilities.
Which has nothing to do with prison terms in solitary confinement, nor with the crowding into zones of “retention” of people whose only crime was fleeing from war and misery. When the European Union reaches the point of providing boats to Lybia in order to send back asylum seekers to camps where they are subjected to torture or death, one does not feel lifted up on the wings of hope in the better part of human nature.
But I don’t spend my days plunged in despair. I note what I see. The young man whose path I crossed yesterday, for instance. Walking like a zombie, with closed-off hardened eyes, plugged into I-don’t-know-what on his headphone. Had an unexpected event occurred that his exit from catatonia would have been unpredictable – flight, panic, aggression? Impossible to predict.
I’m told that the immédiate reaction to last week’s heatwave was a peak in the sale of air-conditioning units. With a corresponding peak in the consumption of electricity (there is a new increase in cost of same expected shortly).
Here, a violent storm last night cooled the air (temperatures are rising again), and also facilitated the growth of the vegetables spilling out of their containers in the garden.
I carry on with the translation of memories from people who went through events much more serious than a temporary rise in temperature, and didn’t turn into zombies.
In my personal version of world equilibrium, one healthy-minded individual greatly outweighs the tyrants and the rascals. Although this in no way guarantees tomorrows filled with song for the species, this should go without saying.