
Lire Hannah Arendt –
Tellement prévisible – les médias feront tous leur couverture avec les assassinats de masse en Nouvelle Zélande – exactement comme le souhaitait le tueur. Donc, le tout s’accompagnera de mains tordus de désespoir, ah mon dieu, mais le public a le droit de savoir, et cetera.
Le public a le droit de savoir que 49 personnes (peut-être plus) sont mortes parce que quelqu’un souhaitait la célébrité mondiale pendant au moins deux cycles d’information. Que toutes les sympathies vont aux survivants et aux amis des victimes, et tout le soutien à une enquête approfondie des événements. Point. A la ligne pour tous les médias qui ne sont pas néo zélandais, ne savaient rien sur les gens qui ont été assassinés de façon aléatoire, et s’en ficheront à nouveau dès qu’un sujet plus “chaud-brûlant” enflammera les réseaux sociaux.
On n’éteint pas un incendie en le nourrissant.
Alors parlons un peu des informations. Parlons de l’attention accordée aux imbéciles qui se pavanent en tant que “dirigeants” et dont on ne nous rapporte pas encore les pets, certes, mais dont on ne nous épargne pas une seule des flatulences verbales.
Parlons des publicités déguisées en information, et autres déviations du “droit de savoir” du public. Un “droit de savoir” des plus sélectifs, comme on s’en aperçoit chaque fois que le vent soulève un pan de la tente, et que nous apercevons un peu de ce qui est soigneusement maintenu à l’extérieur.
Le droit de savoir quoi, exactement? Selon la décision de qui ?
*
Après avoir terminé une autre traduction pour Kedistan hier soir, j’ai relu les commentaires d’Hannah Arendt concernant Rosa Luxembourg dans Men in Dark Times. Ecrit sans clichés romantiques ni leurs contraires. L’empathie au service de l’intelligence. C’est pour cette raison que je continue de lire Hannah Arendt.
*
Pendant ce temps, dans la déferlante populaire et pacifique en Algérie, ce slogan, mon préféré: “Ils ont tenté de nous enterrer, ils ne savaient pas que nous étions des graines.”
Reading Hannah Arendt –
So predictable – news sources will be plastered with coverage of yesterday’s mass killing in New Zealand – which is exactly what the killer intended. So the whole thing will be topped off with much hand-wringing of the oh dear but the public’s right to know, etc.
The public has the right to know 49 people (maybe more at this point) died because someone wanted world-wide fame for at least two news cycles, and that all sympathies go to the survivors and to the friends of the victims, and all support to a full inquiry of the events. Period. Full stop for all those news sources that are not in New Zealand and who never knew a thing about any of the people killed at random and who will gladly jump on the latest “trending” page filler and eye grabber to light up the “social networks”.
You don’t put out a raging fire by feeding it.
So let’s talk about news for a minute. Let’s talk about the massive attention lavished on the nincompoops parading as our “leaders”; their literal farts are all we are spared at this point, but not their verbal flatulence. Let’s talk about “infomercials” and other deviations built on the public’s “right to know”. A most selective right, as we discover every time the wind moves a flap of the tent and we catch a glimpse of what is carefully kept outside.
The right to know what exactly? Who decides?
*
After finishing another translation for Kedistan last night, I read through Hannah Arendt’s account of Rosa Luxemburg again in Men in Dark Times*. Written without romantic cliches or their opposites. Empathy at the service of intelligence – and that is why I keep on reading Hannah Arendt.
*Hannah Arendt, Men in Dark Times, Stellar Classics 2014 edition
*
Meanwhile during the massive and peaceful demonstrations in Algeria, this, my favorite of the slogans: “They tried to bury us, they didn’t know we were seeds.”