
Jours comme ils vont et viennent –
Sur la promenade longeant la rivière, juste à l’extérieur de la grille entourant l’école, un petit dealer local a inscrit ses offres sur le banc public. Sa cocaïne (ou ce qu’il propose comme telle): 80€ le gramme. Son “shit” est son produit le moins cher, son “beuh” un peu plus. Les quantités varient de 1.2 à 7 g. Au feutre rouge il a ajouté: Bientôt LSD! Délires garantis dans chaque chaumière.
Il ne précise pas “livraison à domicile pour clients réguliers”. Ça doit être la carte de visite de l’un de ses compétiteurs.
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Parlons plutôt de bourricots, de cochons, de vaches, de poules et de moutons. Samedi le 2 mars à 18h au cinéma Vertigo de Graulhet, en présence du réalisateur Oliver Dickinson, on pourra découvrir le documentaire Un lien qui nous élève sur l’élevage et le bien-être animal. Le résumé du film dit: “Dès 1850, la loi Granmont punissait les mauvais traitements à nos compagnons sans mots. Mais, à ce jour, le paysage de l’élevage français a surtout pris la forme de porcheries-usines, de stabulations surpeuplées, de fermes industrielles robotisées…
Heureusement, Laure, Nicolas, Annabelle et leurs collègues éleveurs choisissent une autre voie pour offrir une existence plus digne à leurs animaux, du début à la fin. Et leurs efforts sont récompensés par le lien qu’ils tissent avec leurs bêtes. Un lien qui nous élève tous.”
Je veux bien.
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Hum. Devrais-je fournir mes empreintes digitales au moment de renouveller mon titre de séjour? Il ne s’agit pas d’une question oisive puisque tous les “non-européens” sont sous considération pour inclusion dans une base de données à la dimension de l’Europe. Comme moyen de contrôle et d’identification des terroristes, évidemment. Le fait que la plupart des tueries ont été l’œuvre de citoyens européens n’attire pas les votes dans le concours du marché de la peur. Alors que ces étrangers venus de terres étranges…vite, sortez votre costume de bonhomme 7 heures et mettez le paquet sur les sombres menaces imprécises (ouh, une ombre au fond du jardin. Serait-ce…)
Comme le dit le directeur du Vienna Centre for Societal Security: “les auteurs étaient souvent des citoyens européens, et ne figuraient donc pas dans des bases de données qui devaient être unitifiées. Et tous étaient déjà dans les radars des forces de police…Tout agent des services de renseignement sérieux admettra qu’il dispose d’une liste de 1 000 à 1 500 individus dangereux, mais qu’il ne peut pas les suivre tous…Un trop-plein de données n’aide pas la police”. (Cité dans l’article suivant de Médiapart: Un projet de fichage géant de citoyens prend forme en Europe ).
Il y a des sous dans ce projet. Beaucoup, beaucoup de sous: des outils de reconnaissance faciale et d’identification d’empreintes dans chaque port d’entrée, par exemple. Beaucoup plus de sous que pour des mesures d’accueil décent pour des gens fuyant des désastres d’origine humaine.
Et mon petit dealer local pourrait vous le dire: le fric, y’a qu’ça d’vrai.
Enfin, pour certains.
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Entretemps, j’observe la progression du soleil dans mon petit jardin afin de semer et de planter au mieux pour les cultures. Un bout de jardin. Quelle bénédiction.
Days as they come and go –
On the walk along the river, just outside the gate surrounding the school, a small local dealer has inked in his offers on the park bench. His cocaine (or what he sells as such) is the most expensive: 80€ per gram. His “shit” is the least costly, his “beuh” a bit more. Quantities for both vary from 1.2 to 7 g. In red felt point, he has added: “LSD coming soon!”Delusions guaranteed in every shack.
He doesn’t specify “home delivery for regular customers”. That must be the calling card for one of his competitors.
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Let’s talk about donkeys, pigs, cows, chickens and sheep instead. On Saturday March 2ndat 6 PM at the Vertigo Cinema in Graulhet, film producer Oliver Dickinson will be on hand for the showing of his documentary called Un lien qui nous élève(A link that raises us up). The summary of the film reads: “As early as 1850, the Granmont law punished evil treatment to our wordless companions. But nowadays, the raising of animals in France is mainly a question of pig famrs, crowded stables and automated industrial farms…
Luckily, Laure, Nicolas, Annabelle and their animal raiser colleagues have chosen another way in order to offer a dignified existence to their animals, from beginning to end. And their efforts are rewarded by the link they establish with their animals. A link that raises up all of us.”
I’m game.
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Hm. Will I have to provide my fingerprints to apply for renewal of my residency permit? This isn’t an idle question since all “non-Europeans” are being considered for inclusion in a Europe-wide database. Meant to control and identify terrorists, of course. But the fact most of the killings have been at the hands of European citizens does not pull in votes in the fear-mongering competition. Whereas those strangers from strange lands… quick, pull out your boogieman outfit, and work those fears of murky undefined shadows for all they’re worth (hoo, those shadows in the backyard, could they be…)
As the director of the Vienna Centre for Societal Security says: “…the authors (of the attacks) were often European citizens and thus, did not appear on the databases to be unified. And all of them were already under observation by police forces…Every serious intelligence agent will admit he has a list of 1 000 to 1 500 dangerous individuals but he cannot follow them all…A surfeit of data does not help the police.” (Quoted in the following article in Mediapart: Un projet de fichage géant de citoyens prend forme en Europe)
There’s money in the plan. Lots and lots: facial recognition and fingerprint ID in every port of entry, for instance. A lot more money than for the decent treatment of people fleeing man-made disasters.
And my little local dealer could tell you: money’s all that matters.
For some, anyway.
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Meanwhile, I observe the progression of sunlight across my small yard in order to lay out the plants as best suits them. A bit of garden. What a blessing.