
25.2.19 –
Trouvé dans une vente à 1€: une copie des Mémoires interrompus de François Mitterand, en sale état. J’ai rafistolé le livre au mieux, puis je l’ai lu avec un profond agacement pour sa manière fort étudiée (il écrit comme s’il ajustait chacune de ses phrases devant un miroir).
Sa notion du gouvernement est de l’école des “Grands Hommes” guidant les imbéciles grâce à leur sagesse et leur fermeté. L’image suivante résume ses vues sur l’Histoire (notez la majuscule). Parlant d’un autre homme politique, il écrit: “…trop d’objections, de doutes l’assaillaient, comme si l’événement n’était pas pour lui ce qu’il est par nature: un cheval cabré que son cavalier doit soumettre.” (C’est moi qui souligne. On voit déjà la statue sur la place du village, non? Etant moi-même davantage du genre âne de trait que cheval de parade, je ne suis pas terriblement impressionnée par les Grands Hommes portant Majuscules…)
La seule partie où je tend à lui donner raison c’est lorsqu’il juge la révolte de mai 68 comme essentiellement une révolte morale contre les parents, les maîtres et leur approche magistrale. C’est assez juste mais vu l’approche Grands Hommes dans l’Histoire qui prévaut tout au long du texte (notez les majuscules), ça n’a rien de trop surprenant.
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Ce qui suit vaut définitivement la lecture au sujet des “grèves d’école” des adolescents en Europe: (Je tenterai de trouver une version anglaise du reportage de Reporterre pour ceux/celles dont le français ne coule pas de source).
Souhaitons que ces grévistes ne se fassent pas manger tout rond par le besoin désespéré de reconnaissance, ou par la rancune envers leurs aînés ou encore par trop de solutions supposément miraculeuses.
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Le temps demeure splendide. Le plaisir de regarder les choses pousser? Indescriptible.
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Found for 1€ at a sidewalk sale: a copy of François Mitterrand’s Mémoires Interrompus (Interrupted Memories), in bad shape. After patching it up somewhat, I read it with deep annoyance at his overly studied manner (he writes as if fashioning his every sentence in front of a mirror).
His notion of governance is very much one of the school of “Great Men” guiding the dummies thanks to their remarkable wisdom and firmness. The following image summarizes his view on History (note the cap). Speaking of another politician, he writes:”…trop d’objections, de doutes l’assaillaient, comme si l’événement n’était pas pour lui ce qu’il est par nature: un cheval cabré que son cavalier doit soumettre.“(“…too many objections, too many doubts assailed him, as if the event were not for him what it is by its very nature: a rearing horse that must be subdued by its rider.”(My underlining. You can already see the statue on the village square, no? Besides, since I’m more of the nature of a draft donkey than a parade horse myself, I’m not terribly impressed by Great Men Bearing Caps…)
The only part in which I tend to agree with him is in his appraisal of the revolt in May 1968 as mainly a moral revolt against parents, teachers and their magisterial approach. True enough but given the prevalent “Great Men” approach to History (note the caps), this is none too surprising.
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Definitely worth following: the “school strikes” by teenagers in Europe (written up by Reporter. I’ll try to find an English version soon for those whose French does not flow like an easy stream).
Hopefully these strikers won’t get totally eaten up by a desperate thirst for recognition, or useless resentment against their elders nor by too many false fix-all solutions.
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The weather remains splendid. The pleasure of watching things grow? Indescribable.