Détours/Detours

Détours –

Étrange, comment on choisit tel ou tel livre dans la pile des favoris. Etrange comment un des récits dans La douce vie des fées des eaux* de Françoise Morvan trouve place dans ce que j’écris en ce moment.

Pas si étrange, peut-être que L’Odyssée refasse surface dans la traduction anglaise d’Emily Wilson.**

*

“Avant tout, le poème s’intéresse aux devoirs et aux dangers qu’implique l’accueil d’étrangers dans sa demeure. J’espère que ma traduction permettra aux lecteurs contemporains d’accueillir ce poème étranger avec le degré voulu de chaleur, de curiosité, d’ouverture et de suspicion.

Il y a un étranger à votre porte. Il est vieux, sale, en loques. Il est fatigué. Il erre, sans domicile, depuis très longtemps, des années peut-être. Invitez-le à entrer. Vous ne connaissez pas son nom. Il est peut-être un voleur. Il est peut-être un meurtrier. Il est peut-être un dieu.  Peut-être vous fait-il penser à votre mari ou à votre père, ou à vous-même. Ne posez pas de questions. Attendez. Laissez-le s’asseoir confortablement et se chauffer près de votre feu. Apportez-lui de la nourriture, ce que vous avez de meilleur, et une coupe de vin. Laissez-le manger et boire jusqu’à ce qu’il soit satisfait. Soyez patient. Lorsqu’il aura terminé, il vous contera son histoire. Ecoutez attentivement. Elle ne sera pas nécessairement ce à quoi vous vous attendiez.”

*Françoise Morvan, La douce vie des fées des eaux, Actes Sud, Babel, 1999

**Emily Wilson, note de la traductrice, The Odyssey, Norton, 2018

 

Detours –

Strange how we pick out this or that book from a pile of favorites. Strange how one of the tales in Françoise Morvan’s  La douce vie des fées des eaux* finds a place in what I am writing at the moment.

Not so strange, maybe, that The Odyssey** should re-surface in Emily Wilson’s English translation.

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“The poem is concerned, above all, with the duties and dangers involved in welcoming foreigners into one’s home. I hope my translation will enable contemporary readers to welcome and host this foreign poem, with all the right degrees of warmth, curiosity, openness, and suspicion.

There is a stranger outside your house. He is old, ragged, and dirty. He is tired. He has been wandering, homeless, for a long time, perhaps many years. Invite him inside. You do not know his name. He may be a thief. He may be a murderer. He may be a god. He may remind you of your husband, your father, or yourself. Do not ask questions. Wait. Let him sit on a comfortable chair and warm himself beside your fire. Bring him some food, the best you have, and a cup of wine. Let him eat and drink until he is satisfied. Be patient. When he is finished, he will tell his story. Listen carefully. It may not  be as you expect.”

**Françoise Morvan, La douce vie des fées des eaux, Actes Sud, Babel, 1999

**Emily Wilson, Translator’s Note in The Odyssey, Norton, 2018

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