
Cervelle d’oiseau –
Dans la pile de lecture en cours: The Master and his Emissary – The Divided Brain and the Making of the Western World par Iain McGilchrist. Dans lequel je découvre que nous, humains, partageons un dilemme existentiel fondamental avec les poulets – c’est-à-dire la nécessité cruciale de se concentrer afin de sélectionner la graine nourrissante mêlée aux divers matières immangeables, tout en maintenant une attention panoramique sur les dangers (et les opportunités) dans le vaste monde environnant.
Pas facile d’être un poulet. Pas facile non plus d’être un humain et, selon Mr McGilchrist, c’est la raison pour laquelle nous avons développé des cerveaux à deux lobes qui n’ont pas fonction d’agir en miroir mais semblent plutôt passer beaucoup de temps en compétition, à savoir ce qui importe le plus à un moment donné.
Quelques notes de lecture au fur et à mesure de ma progression:
“Mais s’il devait s’avérer que la musique conduit au langage, plutôt que le langage menant à la musique, cela nous permettrait de comprendre pour la première fois le fait historique intrigant qui a vu la poésie évoluer avant la prose. Au début, la prose était connu comme pezos logos, littéralement ‘logos piéton ou marcheur’, à l’opposé du logos danseur usuel de la poésie. En fait, la poésie initiale était chantée; c’est dire que l’évolution des capacités littéraires évolue, si tel est le mot exact, depuis la musique dans l’hémisphère droit (les mots qui sont chantés), vers le langage de l’hémisphère droit (le langage métaphorique de la poésie), vers le langage de l’hémisphère gauche (le langage référentiel de la prose).”
“Toute compréhension, que ce soit du monde ou de nous-mêmes, repose sur le choix de la bonne métaphore. La métaphore que nous choisissons gouverne ce que nous voyons. Même lorsque nous parlons de compréhension nous ne pouvons pas échapper aux métaphores. ‘Saisir’ les choses, par exemple, ne nous mènera pas aussi loin que nous le voudrions, parce que les choses les plus importantes dans la vie refusent de se faire saisir, dans les deux sens du terme. Comme les raisins de Tantale, il s’éloignent de la main qui se tend.”
Bird brain –
In the reading pile these days: Iain McGilchrist’s The Master and his Emissary – The Divided Brain and the Making of the Western World. In which I discover that us humans share an fundamental existential dilemma with chickens i.e. the crucial need to concentrate in order to select the nourishing seed mixed into the inedible stuff while keeping wide-open attention to the dangers (and opportunities) of the big wide world.
Ain’t easy being a chicken. Ain’t any easier being humans and, according to Mr McGilchrist, this is why we have evolved brains with two lobes that don’t mirror one another but seem to spend a lot of time competing over what matters most at any given time.
A few reading notes, as I move along:
“But if it should turn out that music leads to language, rather than language leading to music, it helps us understand for the first time the otherwise baffling historical fact that poetry evolved before prose. Prose was at first known as pezos logos, literally ‘pedestrian, or walking, logos‘, as opposed to the usual dancing logos of poetry. In fact early poetry was sung; so the evolution of literary skill progresses, if that is the correct word, from right-hemisphere music (words that are sung), to right-hemisphere language (the metaphorical language of poetry), to left-hemisphere language (the referential language of prose).”
“All understanding, whether of the world or even of ourselves, depends on choosing the right metaphor. The metaphor we choose governs what we see. Even in talking about understanding we cannot escape metaphors. ‘Grasping’ things, for example; won’t get us as far as we like, because the most important things in life refuse to be grasped in either sense. Like Tantalus’ grapes they retreat from the reaching hand.”
Iain McGilchrist, The Master and his Emissary, Yale University Press, 2009